
La folie des années 70

C'était l'époque où la télé exhibait enfin ses couleurs. Où, comme pour oublier la monotonie du noir et blanc, elle abusait même de ces teintes criardes qui ne manqueront pas de déstabiliser aujourd'hui les jeunes générations. Cette libération visuelle symbolise, à elle seule, ce vent de modernité qui soufflait alors dans tous les domaines. Pour s'en convaincre, il suffit de se laisser emporter par ce documentaire rythmé et prenant, au son des nombreuses ritournelles qui ont su traverser le temps.
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C'est d'ailleurs par les bouleversements que va subir l'industrie musicale que nous accueille ce programme, reproposé ce soir. Dans les seventies, le mot "tube" fait son apparition, alors que le petit écran et Guy Lux proposent les premiers classements avec Ring Parade. Quand les disquaires peinent déjà à survivre, la radio devient le média préféré des Français qui, dans le même temps, adoptent un support qui révolutionnera le marché: la cassette audio. Pendant qu'Il était une fois vendait un million de disques avec J'ai encore rêvé d'elle et que Claude François électrisait les foules, la lucarne s'imposait de plus en plus dans les foyers, notamment après l'éclatement de l'ORTF qui donna naissance à TF1, Antenne 2 et FR3. Qu'il est cocasse d'entendre Michel Drucker prédire dans ces images d'archives que, dix ans plus tard, il ne serait plus à l'antenne… Côté ciné, Gabin passait l'arme à gauche, alors que Romy Schneider, Gérard Depardieu et Annie Girardot faisaient parler d'eux. En politique, Giscard et Mitterrand se chamaillaient sur le "monopole du cœur" pour succéder à Pompidou. Et comme un hommage qui aurait été anticipé, La folie des années 70 offre à Wolinski de conclure ce résumé. Son message: "Rien ne sera plus comme avant"… Bouleversant.