Médecins légistes, ils font parler les morts

Surexposé dans les séries télé, le travail des médecins légistes reste mal connu. Trois spécialistes belges racontent la complexité de ce boulot.

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En 2009, Georges Huercano a suivi les légistes Frédéric Bonbled, François Beauthier et Philippe Boxho sur des lieux d'intervention et dans les salles d'autopsie. Crime, accident, suicide… Ils sont envoyés là où sont retrouvés des corps, munis seulement de leurs gants, d'un dictaphone et d'un carnet de notes. Les situations qu'ils y rencontrent sont souvent peu ragoûtantes et exigent un cœur bien accroché. Pour faire face à l'horreur et la misère humaine, il faut savoir prendre ses distances et un certain sens de l'humour est nécessaire. Lorsque l'on découvre le cadavre d'un vieil homme seul, retrouvé après plusieurs jours par son propriétaire, il y a de quoi être déprimé. Une autre intervention frappante est la découverte d'un pendu érotique, un homme qui s'est accroché par le cou et les organes génitaux pour renforcer l'orgasme et en est mort.  Parfois aussi, l'identification de la victime est impossible et les cadavres restent dans les frigos.

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Dans huit cas sur dix, la cause d'un décès peut être déterminée sur place. Cependant l'examen approfondi du spécialiste permet parfois de dépasser l'évidence, notamment quand des suicides se révèlent des crimes, et les enquêtes durent évidemment plus longtemps que ce que nous montrent les séries. Le travail de l'ombre des médecins se prolonge au grand jour, lorsqu'ils sont appelés à témoigner au tribunal, où leurs interventions permettent souvent de se rendre compte de l'horreur et de la violence du crime.

S'ils travaillent surtout avec les morts, les légistes sont aussi appelés au chevet des vivants quand ils examinent les victimes de maltraitance, de violence ou de viol pour déterminer les causes et l'importance des blessures.

Ce documentaire intéressant sur un métier qui fascine toujours est dur et pourrait choquer les âmes sensibles.

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