
Vivre autrement

Séverine et Christophe sont amoureux, partagent la même passion pour la comédie dont ils ont fait leur métier et vivent dans un bel appartement avec leur petit Tom de 3 ans. La belle vie, en somme. Si ce n’est que Séverine ne travaille plus guère, contrainte de s’occuper de son garçon, adorable mais pas franchement facile. Entre ses insomnies, ses cris incessants, ses retards d’apprentissage et son apparente indifférence aux autres, la jeune femme soupçonne chez Tom un problème et multiplie les consultations auprès de pédiatres. "Les garçons sont plus lents" lui répondent-ils en chœur, quand son entourage l’incite à moins se focaliser sur cet enfant "capricieux". Sans compter les psys, qui remettent en question son attitude de mère ou la différence d’âge dans le couple qu’elle forme avec Christophe. Au fil d’une longue et éprouvante errance, se fait jour une hypothèse, douloureuse puis libératoire: et si Tom était autiste?
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Inspiré de l’histoire vraie de Gersende et Francis Perrin, racontée dans le livre Louis, pas à pas, le téléfilm Presque comme les autres décrit avec justesse le cheminement de parents désemparés face à la différence de leur fils. Si le scénario s’attache à leur parcours intime, il pointe également le manque de formation des professionnels de la santé et de la petite enfance, responsable de diagnostics - et donc de prises en charge - tardifs. Une entrée en matière pédagogique pour cette soirée consacrée aux familles confrontées à l’autisme, qui se poursuivra par un débat sur la situation en France (pas fameuse: le pays a été condamné cinq fois depuis 2004 par le Conseil de l’Europe pour discrimination à l’égard des enfants autistes, défaut d’éducation, de scolarisation et de formation professionnelle!) et la rediffusion du très bon docu-fiction Le cerveau d’Hugo, habile mosaïque entre approche testimoniale et mise au point scientifique.