
L’aventure animale

"Comme nous", annonce le documentaire en introduction. Les vies animales, même sauvages, seraient-elles si proches de nos existences humaines? L’on retrouve quelques étapes semblables en effet, mais surtout beaucoup de singularités, captées au plus près par les talentueuses équipes de la BBC. Adaptée de la série Life Story, l’histoire racontée ici frappe par la qualité de ses images, offrant une incroyable immersion dans le monde animal. Et si celui des hommes ne manque pas de violence, on est tout de même content de ne pas être, par exemple, une bernache nonnette. Eclos au sommet d’une falaise groenlandaise, les tout jeunes palmipèdes n’ont d’autre choix que de suivre leurs parents 120 mètres plus bas pour y chercher de quoi se nourrir. Et quand on ne sait pas encore voler, ne reste plus qu’à sauter. Une chute impressionnante qui donne quelques émotions - et pas qu’aux oisillons! Survivre: le premier défi des nouveau-nés, menacés par nombre de prédateurs au rang desquels figurent parfois leurs propres pairs - ainsi ce baleineau victime des assauts de mâles gonflés à la testostérone ou ces mantes orchidées, merveilles de la nature qui dévorent tout, même leurs semblables.
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Comme nous, ils devront ensuite apprendre. A chasser, à se cacher, à coopérer aussi. La force du collectif, les suricates l’ont bien comprise, qui n’hésitent pas à rappliquer en nombre pour faire face à un cobra. Une bande organisée efficace et plutôt drôle. Aussi drôle que le sourire timide de ce chimpanzé du Sénégal à l’adresse d’un alter ego plus âgé dont il ferait bien son nouveau copain. Un mentor, ça peut toujours servir - à travailler l’art de la séduction par exemple. Celui du manakin fastueux, superbe oiseau du Costa Rica, est particulièrement éprouvé et consiste en une élégante chorégraphie dont les caméras ne perdent pas un pas. Le fugu japonais, un poisson au physique peu avantageux, opte quant à lui pour la sculpture sur sable: une étonnante rosace décorée de coquillages, destinée à attirer les femelles. Pas à dire, les filles aiment les artistes. Ou les mâles, les vrais, les costauds. Ceux qui savent se battre - surtout pour elles - et là, chez les éléphants comme chez les kangourous, tous les coups sont permis. Mais comme nous, sont-ils capables d’émotions? On vous laisse en juger par cette jolie conclusion, où des éléphants croisant le squelette d’un des leurs caressent délicatement de leur trompe le crâne de ce frère disparu. Chagrins, comme nous?