Passé sombre

Comédien, écrivain, chroniqueur, chanteur, François Morel se glisse aujourd’hui dans la peau d’un salaud de la Seconde Guerre mondiale.  

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Dans les années 1970, Paul Touvier (François Morel), ancien collabo et dirigeant de la Milice à Lyon est pourchassé sans relâche par un journaliste (Laurent Gerra), fermement décidé à le faire condamner pour crime contre l’humanité. Rencontre avec l’ex-Deschiens au Festival de Luchon.     

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Avez-vous été surpris qu’on vous confie un tel rôle?

FRANÇOIS MOREL - Oui, un peu. J’étais plutôt flatté qu’on me propose un rôle aussi important avec la possibilité de pouvoir jouer un vrai méchant. J’avais des références de grands comédiens qui avaient joué des salauds. Michel Serrault a interprété le docteur Petiot. Michel Bouquet a aussi incarné des ordures terribles. Ce qui me plaisait le plus, c’était le projet et ce qu’on allait raconter. L'histoire se passe dans les années 1970. Touvier était alors un homme traqué. Je n’avais donc pas à jouer le type pendant la guerre. Celui qui avait torturé les Juifs.   

Que connaissiez-vous de l’affaire Touvier?

F.M. - Je l’avais en mémoire car je ne suis pas un perdreau de l’année. J’avais cependant un peu oublié que cette histoire était liée à celle de Klaus Barbie. Le chef de la Gestapo de la région lyonnaise venait d’être débusqué en 1972 en Amérique du Sud. Les années noires du Lyon sous l’Occupation refaisaient surface. Sans l’affaire Barbie, il n’y aurait peut-être pas eu d’affaire Touvier.  

Comment avez-vous abordé le personnage?

F.M. - Je l’ai vécu de l’intérieur au moment où je le jouais. Ça m’intéressait d’essayer de trouver de l’humanité à un personnage aussi sombre. Je pense que Touvier a dû se convaincre lui-même pendant trente ans qu’il n’était pas aussi horrible que ça. Pour moi, c’était un salaud médiocre qui a abusé de son pouvoir et profité de la situation. C’était un opportuniste monstrueux. Et quand je me vois à l’écran, je trouve que je ne lui fais pas spécialement de cadeau.

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