
Un printemps léger et insoutenable

En 1968, le Printemps de Prague n’eut guère le temps de fleurir : l’ex-Tchécoslovaquie caressait l’espoir d’instaurer un socialisme à visage plus humain, mais le grand frère soviétique ne l’entendait pas de cette oreille. Et les chars russes n’ont pas tardé à venir remettre de l’ordre dans ce pays communiste qui avait osé vouloir se détourner de la voie officielle. L’écrivain d’origine tchèque Milan Kundera en a tiré une superbe fresque politico-romanesque adaptée brillamment par Philip Kaufman en 1988, peu avant la chute du Mur de Berlin et l’effritement du Bloc de l’Est. Le réalisateur installe subtilement une atmosphère de légèreté trompeuse teintée d’érotisme en dressant le portrait d’un séducteur irréductible partagé entre deux femmes. Le contraste – qui se reflète habilement dans un passage au noir et blanc – n’en sera que plus violent lorsque la réalité politique viendra bouleverser l’insouciance du personnage principal et lui donner une approche différente de la liberté.
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