
Le roi ténor

Comme chaque année, les Chorégies d’Orange proposent un programme d’opéra assez classieux, dans le cadre incroyable du théâtre romain de la ville provençale. Après une rencontre croisée entre Bernstein et Gershwin et notamment West Side Story et Rhapsody in Blue, une petite visite du côté de Madame Butterfly et du requiem de Verdi, cette soirée se penche de nouveau sur le même Verdi et son incontournable Traviata. L’histoire tragique de Violetta Valéry, courtisane folle amoureuse d’Alfredo Mermont, est servie par une belle distribution, avec, en point d’orgue, la présence de Placido Domingo, dans le rôle du père d’Alfredo, qui demandera à Violetta de rompre avec son fils pour préserver l’honneur familial.
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Pour mieux introduire la diffusion en direct de l’opéra sur France 3, la chaîne française propose, en première partie de soirée, un documentaire sur les “mille vies” de Placido Domingo. Comme un clin d’œil, il se fait que Placido Domingo, né à Madrid en 1941, a fait ses débuts dans le rôle d’Alfredo Mermont dans La Traviata, à Mexico. Il a traversé l’Atlantique, dès l’enfance, avec ses parents, qui étaient à la tête d’une troupe de zarzuela, forme d’opéra-comique à l’espagnole, et ceux-ci ont détecté très tôt le talent musical de leur fils. Il a appris le piano mais n’a jamais étudié le chant avec un professeur particulier… A suivi une carrière homérique, démarrée sur les chapeaux de roues aux États-Unis. Aujourd’hui, Domingo, qui est aussi chef d’orchestre, a sans doute enregistré l’entièreté ou presque du répertoire d’opéra, le tout en accumulant récompenses et concerts de charité. L’homme aux mille vies, raconté par André Dussollier, raconte ce parcours hors norme tout en interrogeant les clés du succès du maître ténor.