
Pink Ladies

Ou comment en 100 ans, la culture fifille a envahi tous les pays, du Japon aux États-Unis en passant par l’Europe, pourtant bastion et creuset du féminisme. Et surtout, il montre comment le rose a déteint sur tous les domaines du divertissement. On y passe en revue: l’émergence de la chick lit, ces romans sentimentaux mettant en scène des célibattantes sous des couvertures pink lady, la valse des séries télé pour copines, à travers Gossip Girl et les Housewives, la vogue du porno chic chez Gucci ou Prada, la vague de blogs de filles délurées déferlant sur la Toile, Margaux Motin en tête, ainsi qu’inévitablement, la guerre Barbie Bratz qui faisait rage dans les rayons fuchsia des supermarchés. Voilà pour l’état des lieux.
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Heureusement, le film ne s’arrête pas là. Il ne se borne pas au constat moralisateur incitant les mamans et les papas à bannir les t-shirts Hello Kitty des garde-robes enfantines. Parce que ce que l’on constate, c’est que les principales intéressées ont détourné cette nunucherie imposée. Du rose bécasse, elles ont fait l’étendard des badass. Les princesses sont des bad girls. Elles déchirent les stéréotypes que la société d’hyper-consommation veut leur infliger. ”Cette hyper-féminisation compense le fait que les mamans élèvent leurs filles comme des mecs. Elles leur disent : tu seras un homme, ma fille”, constate avec jubilation une consultante en marketing. Dans les jeux des mouflettes, Ken est un feignant qu’il faut mettre au turbin. Barbie met du mascara parce qu’elle aime ça, puis file bosser parce qu’elle aime ça, aussi. Vous prendrez bien quelques paillettes?