L'enragé

“Les salauds!”, s’exclame Ken Loach dans un sourire. Salauds d’exploiteurs, salauds de dirigeants, salauds de conservateurs.

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Parce que ces derniers ont remporté les élections législatives de 2015, le cinéaste britannique, qui avait annoncé vouloir arrêter de tourner, a repris la caméra. Et Moi, Daniel Blake - palme d’or au dernier festival de Cannes et en salle cette semaine - l’atteste: à 80 ans, l’homme n’a rien perdu de son inébranlable volonté de dénoncer les injustices. À voir ses airs de gentleman, on ne se douterait pas de la force de sa rage militante. Il est pourtant d’une ”détermination tout en douceur” confirme l’acteur Gabriel Byrne. Intraitable avec ceux qui trahissent leurs convictions - alors qu’il reconnaît lui-même se remettre difficilement d’avoir dû se compromettre dans des publicités, notamment pour McDonald’s. Après la diffusion de Sweet Sixteen 50 (mercredi à 20h55 sur Arte) le documentaire de Louise Osmond offre de découvrir plus d’un demi-siècle d’une carrière faite de hauts et de bas, le retentissement de ses prises de position et l’accueil d’un public divisé entre vénération et détestation - le prix à payer lorsqu’on appuie là où la société fait mal. Entre anecdotes, biographie et analyse de ses méthodes de travail, ce portrait - dans lequel le cinéaste témoigne - éclaire l’histoire d’un engagement qui demeure admirable. Un passionnant regard, que vient compléter le webdocumentaire d’Arte, La méthode Ken Loach, consacré à la démarche artistique du cinéaste. 

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