La meilleure recette

Fanny Ardant marque son grand retour au théâtre, là où on ne l’attendait pas. Dans une comédie de boulevard.

La meilleure recette

Coco Baisos est une veuve désargentée à la recherche d’un nouveau mari. Elle incarne la Parisienne des années 60, période marquée par une certaine légèreté sous Pompidou. Quand elle apprend que son époux, ruiné, s’est suicidé, cette bourgeoise fantasque n’a plus qu’une idée en tête: conquérir un nouveau (bon) parti. Fanny Ardant est blonde, porte des robes élégantes et représente à merveille l’image de la femme fatale. Incurable romantique, mélancolique aussi, Coco n’aime que l’amour et les hommes. Elle est prête à tout pour survivre à la solitude. Le rôle va comme un gant à la comédienne à la voix suave, à la hauteur de Jacqueline Maillan qui l’a endossé plus de 1.700 fois dans la pièce créée par Marcel Mithois en 1964.

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Face à la trépidante Coco, les hommes fondent comme neige au soleil. Bernard Menez est minouche en millionnaire coincé devant cette grande dame prête à le croquer. Le couple, insolite sur papier, fonctionne assez joliment dans un décor désuet, adapté au théâtre de boulevard. Signée Thierry Klifa, la mise en scène ne brille pas par sa modernité. L’originalité est attribuée à la composition musicale réalisée par Alex Beaupain. Ses chansons apportent à la fois aux comédiens une posture insouciante ou plus solennelle. Vittoria Scognamiglio, alias Maggy, la bonne copine au carnet d’adresses affriolant, fournit une interprétation exaltante. Pierre Rochefort, le valet de Coco, est convaincant en amoureux éperdu, tout comme Michaël Cohen, l’inspecteur de police qui court davantage les jupons que de crime en crime. Mais le Molière, s’il devait être remis, irait sans nul doute à Fanny Ardant, pour son second degré et son naturel désarmant dans un registre aussi délicieux qu’inhabituel.

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