Magellan et Mongeville, rangers du crime

Ils sont modernes dans l’équipe de Magellan. Ils incluent la technologie du replay dans leurs alibis, ils se rabattent directement sur le GPS quand un personnage bougon refuse d’indiquer le chemin pour accéder au lieu du crime et ils vont même jusqu’à se lancer dans les crossovers à l’américaine. C’est l’événement de la semaine dans le monde du polar télévisé français: pour la première fois, deux séries de la chaîne se rejoignent pour un épisode qui s’inscrit dans la continuité des deux univers.

En route pour un opéra à Londres, Mongeville reçoit un appel émis du portable d’un gamin qu’il a tiré d’affaire plusieurs fois. Surprise au bout du fil, ce n’est pas la voix de l’aimant à problèmes qu’il entend mais celle d’un ancien camarade d’université. Magellan-Mongeville, “le destin alphabétique” avait collé les deux hommes côte à côte sur les bancs de la fac de droit de Lille. Copains comme cochons à la belle époque des cours magistraux et des travaux dirigés, ils se sont brouillés puis perdus de vue, chacun dans son coin de France.

En une bribe d’interrogatoire et une ébauche de garde à vue, les Tic et Tac du crime reprennent leurs vieilles habitudes. Tel un vieux couple, l’un finit les phrases de l’autre sous le regard perdu de Valentine Duteil, la coéquipière de Mongeville et les canulars old school ressurgissent (tiens, si on enlevait la poignée de cette porte pour coincer un vieil ennemi?).

L’efficacité comique du duo rencontre une intrigue aux rebondissements étonnants qui s’inscrit dans le monde de l’édition. Lors d’une soirée de retrouvailles entre deux amies d’enfance (elles aussi), l’une des fêtardes se fait renverser par une voiture. Argent, sexe, pouvoir? Que dissimule ce faux accident? Un Magellan cache un Mongeville et une intrigue d’apparence banale camoufle une révélation distrayante.