Les droits des femmes transgenres, aussi!

TF1, en prime time, diffuse une série sur une femme transgenre. On y voir tout d’abord un pas de géant pour la tolérance. Au final, on n’échappe pas aux clichés transphobes. Agacement…

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Le pitch? Une femme transgenre veut renouer les liens avec sa famille, après 7 ans. Elle s’installe donc en face de la maison de son ex, Agnès (Helena Noguerra) qui a, elle, refait sa vie. Au fil des épisodes, on va voir comment les protagonistes gèrent la situation, dans les difficultés et les joies. Jusqu’ici tout va presque bien, on est face à du boulevard façon XXIe siècle. On fronce déjà les sourcils en voyant que Louise a dû ”abandonner” ses proches pour vivre sa transformation. Vilaine Louise. Ensuite… Des points qui ne sont pas de détail viennent ternir le tableau. Premièrement ce titre. Nous l’écrivons Louise. Partout, TF1 avait choisi (cela a été modifié de-ci de-là ensuite) de l’écrire Louis(e). Cette façon d’insister sur l’identité masculine de l’héroïne, de mettre la féminité entre parenthèses, renvoie à l’incroyable difficulté administrative des transgenres face au changement de prénom. Paf, les pieds dans le plat.

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Puis, vient notre principale réserve et source de colère. Qui incarne Louise? Claire Nebout. Attendez… Elle est transgenre, Claire Nebout? Ben non, vous êtes fous, on ne va pas mettre une femme transgenre dans une série grand public! Ben si, on aurait pu, ç’aurait même été le minimum. Netflix l’a fait, notamment dans Sense 8 ou Orange Is The New Black, et ça n’a pas empêché le succès. Là, en tant que téléspectateurs, nous sommes piégés. Nous nous retrouvons voyeurs, à observer une ”performance d’actrice”, à traquer des traces d’homme dans la femme cisgenre. Louise fera donc peut-être évoluer un peu les mentalités… mais reste, vraiment, une belle occasion manquée.

 

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