
François Damiens en famille

C’est en l’an 2000 qu’un drôle d’hurluberlu débarque sur RTL-TVI dans l’émission humoristique Si c’était vous, où il joue les personnages imbuvables dans des caméras cachées désopilantes. À force de piéger les gens avec talent, François l’Embrouille se fait peu à peu repérer et parvient à se faire un nom, le sien, le vrai: Damiens. Et le comédien de passer du petit au grand écran, pour entamer, avec OSS 117: Le Caire, nid d’espions et Dikkenek une carrière cinématographique où il fait usage plus d’une fois d’un accent bien de chez nous pour incarner des personnages atypiques que les Français adorent.
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Pour autant, pas question pour lui de renier ce qui a fait son succès: ”Moi, je le revendique, François l’Embrouille. Il est important pour l’acteur que je suis”. De film en film, Damiens peaufine son registre, se voit confier des rôles plus doux-amers entre humour et tendresse et démontre même qu’il peut tout autant briller dans le registre dramatique, entre autres avec l’excellent Suzanne, de Katell Quillévéré, où il accomplit la performance d’incarner un père sur une période de 25 ans. Résultat: pas moins de 4 nominations aux César (2 pour le meilleur acteur et autant pour le meilleur second rôle) en tout juste cinq ans!
Pas étonnant, dès lors, que la chaîne qui l’a découvert lui consacre une soirée complète, avec deux films et deux docus. À commencer par La famille Bélier aux 7 millions de spectateurs, dans lequel, une fois n’est pas coutume, il ne dit pas un mot. Un rôle inhabituel pour cet homme qui se dit pourtant taiseux dans la vie de tous les jours, et un fameux défi que d’incarner un sourd: ”C’était fastidieux. J’ai appris pendant 6 mois la langue des signes puis tous mes dialogues et ceux des autres acteurs afin d’être capable de les comprendre et de jouer avec eux”. Le public, lui, a compris qu’il était en face d’un acteur talentueux qui a encore beaucoup à dire.