
Faites entrer l’accusé: Luka Rocco Magnotta

Internet a une place prépondérante dans la vie du jeune homme. C’est d’ailleurs en ligne qu’il mettra en scène le scénario abject imaginé. Après les multiples tentatives pour se faire connaître et “devenir une star”, Éric Clinton Newman avait enfin trouvé le moyen d’expression qui le révélerait à la société. Celui qu’on appelle aujourd’hui “le dépeceur de Montréal” s’est essayé au mannequinat ou à la téléréalité avant d’atterrir dans le milieu du porno. Il lui fallait un nom d’emprunt qui ne s’oublie pas: Luka Rocco Magnotta.
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Dans cet individu complètement égocentrique cohabitent de multiples personnalités inquiétantes. Le Canadien avait commencé par poster des séquences où il se filmait en train de torturer des chatons. Mais sa soif de cruauté n’a d’égal que son goût pour l’exhibition. C’est ainsi qu’en mai 2012, Magnotta passe à l’acte, toujours en ligne. Il attire dans ses filets un jeune étudiant chinois, Jun Lin, qu’il drogue et tue. Comme si le film manquait d’horreur pour prétendre appartenir au genre, il viole, mutile et démembre le cadavre de la victime. L’affaire sera connue publiquement lorsqu’un colis postal contenant un pied humain sera découvert au siège du parti conservateur du Canada. La tête sera cachée dans un parc de Montréal. L’ignoble vidéo sera visible sur la toile, ce qui aidera en partie les policiers dans leur enquête. S’en suivra alors une traque internationale. Le tueur se fera repérer bêtement, en entrant dans un cybercafé de Berlin. Mais il aura eu ce qu’il voulait: le monde connaît désormais son nom.