Les femmes, toujours victimes, toujours accusées

Dans Le viol, Clotilde Courau incarne Gisèle Halimi, la brillante avocate féministe, dans un procès qui fit date. 

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En Belgique, on enregistre 3000 viols par an. Soit entre huit et dix par jour. Or, une victime sur 10 se rend au commissariat et seul un violeur sur 100 termine en prison…”, nous rappelait en mars Viviane Teitelbaum, présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique. En 2017, ce crime est toujours minimisé. La parole des victimes est toujours soumise à question. “Elle l’a cherché.” “Elle disait non mais il a compris oui.” Autant de phrases qui trouent le bide et que l’on entend encore… Alors ce soir, on en parle, du viol. Et on les démonte, ces clichés! Tout d’abord, par ce téléfilm belge inédit inspiré d’un authentique fait divers.

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En 1974, deux touristes belges (interprétées ici par Bérangère McNeese - photo - et Camille Sansterre) sont agressées et violées durant cinq heures par trois hommes à Marseille. Elles portent plainte. La presse locale commence une campagne de dénigrement des jeunes femmes, homosexuelles, en camping naturiste. Elles sont jetées en pâture à l’opinion, maltraitées par les médecins et les juges d’instruction. Leur affaire doit être jugée au tribunal correctionnel. Une honte. Leurs avocates, rejointes par Gisèle Halimi, se battent pour que l’affaire passe aux assises. Ce qu’elles obtiennent en 1978. Les auditions seront houleuses, le procès jalonné d’insultes, de crachats et de vindicte populaire. Pourtant, les accusés seront reconnus coupables. Et, en 1980, la loi changera. Mais ces acquis restent fragiles. C’est ce que rappelle le débat, où des sociologues, représentantes des femmes, gendarme et magistrat évoqueront la réalité d’aujourd’hui. On a avancé. Mais pas assez.

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