Mariés au premier regard: les premières infos

Nous avons découvert les premières images de l'émission qui démarre ce soir sur RTL-TVI. Premier constat: on a envie de voir la fin.

Mariage Belga

Ils sont 900 célibataires, sans enfants, à avoir rempli scrupuleusement tous les tests psychologiques pour espérer trouver l'âme sœur. Puis 80 à avoir être invités à des ateliers pour d'autres tests, sociologiques, auditifs (quel effet vous font ces voix enregistrées?), olfactifs (l'odeur de ce t-shirt porté trois nuits vous plaît-elle ou vous rebute-t-elle?). C'est ensuite qu'on a expliqué aux «participants» - on ne dit pas candidats – qu'ils ne rencontreraient la personne compatible que le jour du mariage. A ce stade, quelques-uns sont partis, parfois choqués. «Le mariage c'est quand même une valeur; on ne se marie pas comme on prend le train.» Ou tout simplement parce qu'ils refusaient toute idée de mariage. Finalement, des 900 sujets de départ, il restait une vingtaine d'hommes et de femmes à qui le trio d'experts, Pascal De Sutter, docteur en psychologie, Catherine Solano médecin sexologue, et Julie du Chemin, «architecte du désir», a donné une réponse écrite. Oui nous avons trouvé une compatibilité avec quelqu'un d'autre – ou pas. Seuls les «couples» dont les indices de compatibilité atteignaient 70 % et plus ont été retenus.

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Tout est filmé. Forcément. Les tests. Les regards qui se croisent – on ne sait jamais, le grand blond mal rasé est peut-être le bon. Les filles qui se regroupent. Les garçons qui tentent de meubler entre eux. Bizarrement, beaucoup de jeunes sous la trentaine qui se remettent péniblement d'une rupture ou trouvent le temps long avant le grand amour. «Dans pas trop longtemps quand même, espère une jeune femme de 27 ans, parce que je me fais un peu vieille.» Puis la caméra assiste de loin au dépouillement des tests, aux discussions des experts qui doivent aboutir à un résultat unanime. Du coup leurs négociations ressemblent un peu aux sélections de Nouvelle Star. On filme aussi le moment où garçons et filles, installés du bout des fesses dans un canapé face aux trois jurés – pardon: experts – ouvrent leur enveloppe. Il y a des explosions de joie aux oui («Vous vous mariez dans quelques semaines»), des larmes aux non. Comme si une porte se fermait pour de bon. Comme si la dernière chance s'était refusée.

Les gagnants, eux, sont dos au mur. C'est génial, oui mais... Il va falloir décider. Accepter vraiment l'idée. Annoncer la chose aux parents. Défendre le projet. En espérant que leur réaction aidera à passer à l'étape suivante. Les cameramen suivent la réunion de famille censée se dérouler dans le cadre d'un reportage, et zooment sur le sourire crispé de maman, sur l'air atterré de papa. Sur le mélange mouvant d'espoir et de doute sur le visage de la jeune fille au bord du fou rire et des larmes. C'est à la fois touchant et poignant, et on se prend à espérer que surtout, quoi qu'il arrive, cette famille n'ait pas à écoper trop de souffrance et de désillusion. Après tout, ça pourrait marcher...

C'est là que l'émission est intelligente. Parce qu'en jouant sur le côté surréaliste ou scandaleux, elle éveille surtout l'espoir que, pour une fois, tout se passe bien, qu'ils vivent heureux avec beaucoup d'enfants ou qu'ils disent c'était comique mais non merci. Du coup on veut évidemment voir la suite. Ce que l'émission réserve à ces deux jeunes gens, et aux autres sélectionnés au cours de cette première saison en six épisodes. L'achat de la robe, la cérémonie, la fête, le voyage de noces sont pris en charge par la production – comme le divorce si nécessaire. Promis, à la fin, on verra où ils en sont, qui a jeté l'éponge, qui essaie encore et pourquoi pas qui se dit amour(h)eureux.

Sur M6, un couple tient toujours. On ne les avait pas destinés l'un à l'autre mais ils ont trouvé le chemin tout seuls en cours d'émission et ça marche, tant mieux pour eux. Pascal De Sutter est honnête: «On peut raisonnablement prédire que pour ces couples, ce sera extrêmement difficile.» Il se dit surpris, aussi, que des gens acceptent de jouer le jeu et de se marier. Mais il souligne que tout a été fait pour ne conserver dans l'«expérience» que des gens suffisamment solides émotionnellement pour la supporter. Les vrais désespérés, ceux qui étaient prêts à tout et à n'importe qui pour meubler leur solitude et combler leur besoin d'affection ont été écartés. Trop fragiles. Et les experts, tous parents, se sont demandé à chaque fois s'ils accepteraient l'idée de voir tel ou telle célibataire épouser leur fils ou leur fille. Un rempart de plus face aux tempéraments borderline, dans tous les sens du terme. Par ailleurs, les participants ont toujours accès à la psychologue de la production comme aux experts, qui soulignent que le respect de toutes les personnes impliquées est pour eux fondamental. Sur le papier, tout a été fait pour que «l'émission qui choque» ne bascule pas dans le sordide ou l'exploitation de la détresse. Puisqu'on va regarder la suite, on jugera sur pièce.

Mariés au premier regard, ce soir à 20h20 sur RTL-TVI

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