
Spéciale Russie avec Arte

Parmi les quinze documentaires (et les films et spectacles) au programme, cette semaine, Le tragique destin des Romanov et Lénine, la nostalgie d’une légende sortent du lot. Le premier, ce samedi, par ses documents exclusifs. Évidemment, il est regrettable de toujours aborder une révolution portée par des valeurs et des idéaux, qui a fait des victimes et changé durablement le monde, par l’angle très people du destin tragique des têtes couronnées. Comme, lorsqu’on parle de 1789, on s’attarde toujours sur Marie-Antoinette à la Conciergerie, en 1917, on évoque de façon quasi systématique Nicolas II, son fils hémophile (photo) et sa fin de vie misérable, abandonné de ses cousins européens. Dans ce film, Arte évite toutefois le piège, tellement russe, du romantisme dramatique. L’on y découvre l’évolution de la situation et de la position du Tsar à travers le filtre du percepteur d’Alexis, le Français Pierre Gilliard, qui laissa son journal intime. À côté de l’acteur qui incarne le témoin et crée l’atmosphère rétro, les historiens commentent, les idéologues nuancent, les archives appuient… La révolution prolétarienne est replacée dans son contexte et en sort, au final, plutôt grandie.
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Dimanche, le registre change. Lénine, la nostalgie de la légende, démarre d’aujourd’hui, sur la place Rouge, au mythique mausolée du “héros”. Il montre comment la figure historique et contestée du communisme résonne encore dans l’opinion du pays de Poutine. L’occasion, aussi, de fissurer le piédestal et de retracer les principales étapes de sa vie, du mythe à la réalité. Faut-il vraiment jeter les idées au nom des erreurs des hommes? Cent ans plus tard, la question s’impose toujours. Bravo, Arte, de nous la remettre en mémoire.