
Chicago sous l'emprise de Dick Wolf

Son nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, à moins de vivre sans télévision depuis 1984, vous avez probablement lu son nom à de multiples reprises sur votre écran. Dick Wolf est en effet l’un des producteurs les plus prolifiques aux USA et ses nombreuses séries sont présentes sur presque toutes les chaînes de télévision du monde entier, certaines étant multirediffusées.
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Après des débuts assez prometteurs dans la publicité et l’écriture de quelques scénarios pour le cinéma, Dick Wolf se tourne vers la télévision. Il se construit un nom avec quelques expériences, entre autres sur Deux flics à Miami, et décroche le gros lot en créant dès 1990 Law and Order (New York Police Judiciaire). Le succès étant au rendez-vous, il crée alors une franchise: New York Undercover en 1994 (4 saisons), New York Unité spéciale en 1999 (encore en production aujourd’hui), New York Section criminelle en 2001 (10 saisons), New York Cour de Justice en 2005 (1 seule saison), Law and Order UK en 2009 (5 saisons) et Law And Order: Los Angeles en 2010 (1 saison). Une grande famille qui bénéficiera également de deux adaptations, l’une en Russie et l’autre en France (Paris, enquêtes criminelles). Après avoir exploité tant et plus New York, Dick Wolf jette son dévolu sur Chicago. Premier test avec Chicago Fire en 2012 et essais confirmés avec Chicago P.D. en 2014 et Chicago Med en 2015. Chicago Justice, la dernière née diffusée à partir de ce vendredi 17 sur 13ème Rue (et dès le vendredi 24 sur RTL-TVI), ne rencontrera pas le même accueil critique et se verra annulée au terme de sa première saison.
Profitant du vivier de cette nouvelle franchise, Dick Wolf s’amuse et n’hésite pas à multiplier les cross-overs entre toutes, allant même jusqu’à faire intervenir des personnages de New York Unité spéciale dans Chicago P.D. Le dernier en date, diffusé en mars sur NBC et entremêlant les quatre titres, a battu les records d’audience, attirant plus de 9 millions de téléspectateurs. Sachant que l’épisode final de Game of Thrones n’en a attiré que 12 millions, l’exploit est de taille. Pourquoi une telle attraction pour ce qui s’apparente finalement à une simple série populaire, sans réel fil rouge, sans suspense insoutenable, sans effets spéciaux démesurés? Certainement parce qu’encore aujourd’hui, l’univers des pompiers fascine. Probablement aussi grâce à la qualité de ses castings, dans lesquels Dick Wolf engage régulièrement des visages familiers des amateurs de séries (Jesse Spencer ex-Dr House, Sophia Bush ex-Les frères Scott,…) Et peut-être aussi parce que le public aime, de temps à autre, simplement se divertir sans pour autant être pris pour un con.