
Klaus Barbie, un procès pour mémoire

Lorsqu’il est arrêté en Bolivie en janvier 1983, Klaus Barbie vient de passer quarante années à fuir, à se cacher et à changer d’identités. Expulsé vers la France, il attendra quatre ans avant que son procès ne débute devant la cour d’assises de Lyon, le 11 mai 1987. C’est alors la première fois que l’Hexagone juge un homme pour crime contre l’humanité. L’événement est tellement attendu qu’il est filmé dans son intégralité. Neuf semaines plus tard, le sinistre accusé est condamné à la prison à perpétuité. Parce qu’il a organisé la déportation de centaines de Juifs français vers la mort, dont une cinquantaine d’enfants. Parce qu’il a torturé et tué Jean Moulin. Parce qu’il fait tout simplement partie de ces hommes que l’Histoire n’aurait jamais voulu voir naître.
Le documentaire diffusé par France 3 ce jeudi se replonge dans les images et les mots de ce procès inouï. Qui, pour un seul prévenu, a fait venir pas moins de 800 journalistes du monde entier, appelé à la barre quelque 106 témoins et 39 avocats des parties civiles – un certain Jacques Vergès s’occupant, lui, du cas de Barbie. Trente ans plus tard, on ressent toujours l’atmosphère pesante qui régnait dans le tribunal. Mais surtout, on écoute les protagonistes évoquer leur histoire, la manière dont les hommes de loi ont élaboré leur stratégie, ou les anonymes qui se souviendront toute leur vie de la tension des débats, mais aussi des émotions et des douleurs des familles des victimes. Un film qui sert à la fois de mémoire et d’éternelle leçon, à l’heure où les élèves de l’Histoire semblent avoir du mal à assimiler leur matière…
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