
France 2 rend hommage à Mireille Darc

Sa seconde carrière, elle l’avait entamée comme une thérapie. C’est en 1992 que Bernard Benyamin et Paul Nahon – les créateurs d’Envoyé Spécial – lui proposent de réaliser pour leur magazine, un 26 minutes dédié à la greffe d’organes, La deuxième vie. Un sujet douloureusement familier pour l’actrice qui a perdu quelques années plus tôt son compagnon, Pierre Barret, décédé suite à l’échec de sa greffe de foie. À l’époque, elle confiait: “Je me suis penchée sur la souffrance des autres. Cela m’a aussi permis de dépasser ma propre douleur”.
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L’expérience couronnée de succès, Mireille Darc poursuit l’aventure. Au total, elle réalisera treize documentaires pour la télévision, certains intégrés aux émissions du service public (Envoyé spécial, Des racines et des ailes). Leur dénominateur commun: l’intime et les femmes, qu’elle s’intéresse aux prostituées (Brèves rencontres, 1994), au cancer (Le doute et l’espérance, 1996), à la réinsertion de détenues (De l’ombre à la lumière, 2002), à la mort (Voyage vers l’inconnue, 2008) au désir de vengeance (Pardonner, 2012), à celles qui n’ont plus rien (Elles sont des dizaines de milliers sans abri, 2015) ou à celles touchées dans leur chair (Excision, le plaisir interdit, 2017). Une plongée dans la vraie vie qui comblait sa curiosité: “Sans la forme documentaire, je paraîtrais trop curieuse. À travers le documentaire, je me donne la possibilité d’approcher les autres de manière plus profonde”.
Chacun de ses documentaires, tournés avec énormément de sensibilité, cherche à connaître l’autre et le comprendre. Une expérience enrichissante pour elle qui déclarait “Ces documentaires, ce sont mes lettres de noblesse. C’est ce qui m’a le plus enrichie sur le plan humain. Aucun scénariste ne m’a écrit quelque chose d’aussI violent. J’ai grandi avec mes documentaires,ce que je n’avais pas fait au cinéma”. Et une petite leçon d’humanité pour le téléspectateur.
Hommage à Mireille Darc