Réfugiés, un marché sous influence

Un marché lucratif et malsain est né de la crise des réfugiés et les gouvernements ne s’en plaignent pas.

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Les États trouvent-ils un intérêt à laisser prospérer les camps de réfugiés? C’est la question dérangeante à laquelle tentent de répondre Nicolas Autheman et Delphine Prunault. Si nos esprits se bornent à imaginer le chaos qui règne au sein de la jungle de Calais, les migrants qui (sur)vivent au sein de ces camps sont aujourd’hui considérés par les entreprises privées comme des consommateurs lambda. Ou quand la gestion de ce nouveau secteur devient une référence professionnelle. Les dirigeants d’une société qui propose habituellement des containers-dortoirs à l’armée se sont engouffrés dans le marché né de la demande énorme de logements au sein des camps. Et ils en parlent avec une froideur révélatrice de ce qu’est notre monde aujourd’hui.

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La crise des réfugiés a ouvert un nouveau marché international et situé au cœur d’une industrie humanitaire qui pèse plus de vingt milliards d’euros annuels. Une industrie qui dispose même de son propre salon, une foire commerciale pleine de bonnes intentions où profit rime avec sourire d’enfants-témoins pour plus de 600 exposants, banques, associations ou grandes entreprises. Leur philosophie: business et responsabilité sociétale sont compatibles. Jusqu’à ce que cela ne soit plus assez rentable.

Mais le logement n’est pas le seul secteur à profiter de l’éclosion du marché. La sécurité et les nouvelles technologies réclament également leur part du gâteau, quitte à bafouer les plus élémentaires des droits de l’homme. Traversant les plus grands camps de migrants du globe, les baraquements en kit et les bureaux du Haut-Commissariat des réfugiés à Genève, le film ne fait que confirmer qu’au fond, tout le monde s’en fout.  

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