
Illettrisme, à qui la faute?

20 % des élèves sont encore considérés comme illettrés à 15 ans. Chaque année, 5000 Belges francophones suivent des cours d’alphabétisation. Les chiffres sont connus. Valérie Mahy nous montre leur visage. Il en faut, du courage, aux témoins pour expliquer face caméra qu’ils ne savent pas lire, pour raconter la peur, l’injustice, la honte, le tabou et la détresse face à un monde informatisé, numérisé, écrit. Comment faire pour réserver un billet de train à un appareil automatique quand on ne sait pas déchiffrer? En suivant ces parcours, l’on réalise combien notre société est exclusive. Et combien l’école a failli.
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À une exception près, tous sont des victimes du broyeur de l‘institution scolaire. Dyslexiques abandonnés au fond de la classe, enfants ne maîtrisant pas le français planqués dans des écoles spéciales, hyperactifs laissés de côté par des instits pas formés pour les encadrer. En Belgique francophone, nous avons 47 % d’écoles ghettos. Le plus haut taux d’Europe. Les solutions existent, mais ne sont pas assez mises en œuvre… On reste assommés par la conclusion: “on forme toujours aujourd’hui les exclus de demain”. Pour suivre, ce sont les avocats et leurs honoraires qui sont sur la sellette. Caméras cachées éclairantes, interviews de différentes parties, le dossier est fouillé et le film s’achève sur de précieux conseils. Deux sujets classiques, traités avec soin et en profondeur… Même si l’on reste un peu frustré de les voir expédier en 25 minutes chacun.