Paranoïa organisée

De plus en plus populaires, les théories complotistes servent d’outil de propagande aux réseaux islamistes.

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On a tous vu passer un jour, au détour de son fil d’actualité, un article au titre tapageur censé nous ouvrir les yeux sur la vérité que de puissantes forces obscures nous cachent. On y apprend avec surprise l’existence d’une base secrète de la CIA sous le Lac Léman, que les pandas sont des aliens ou plus banalement que la terre est plate. Souvent aussi crédibles qu’un mauvais scénario de science-fiction, ces théories font simplement sourire. Mais elles ne sont pas toujours aussi farfelues et peuvent se révéler très dangereuses. Le phénomène, qui existe probablement depuis la nuit des temps, prospère bien plus vite qu’avant, à l’heure de la communication digitale et des Fake News. Une récente étude démontre d’ailleurs que quatre Français sur cinq environ adhèrent à une théorie du complot au moins. Et plus le conspirationnisme rencontre de succès, plus il est important de le contrecarrer.
Centré autour du complotisme islamiste, le documentaire – évidemment réalisé par la télévision publique – analyse comment il est devenu un puissant instrument de propagande. Sous des airs faussement rationnels de doute intellectuel permanent, le complotisme porte en lui une victimisation cruciale dans la justification du passage à l’acte. En rencontrant des universitaires, des journalistes mais aussi des victimes du terrorisme, dont le frère de Mohammed Merah, ils tentent de mettre en évidence les caractéristiques qui régissent cette paranoïa collective et comment elle peut s’insinuer dans la sphère publique. Avec peu de précision et donc sans nuance, les auteurs mêlent des figures médiatiques comme Dieudonné, Soral, Hanni et Tariq Ramadan ou encore Edwy Plenel. Cette confusion ne sert pas le doc. Loin d’être dénué d’intérêt, Complotisme Les alibis de la terreur ne convaincra forcément que les convaincus.

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