
La télé commence ses hommages à Claude François

"Claude a donné un sens à ma vie et aujourd’hui avec le public, j’essaie de donner un sens à la sienne”, déclamait Benoît Bernard Frédéric Poelvoorde dans Podium. 40 ans après sa disparition (le 11 mars), le chanteur est toujours bien vivant dans nos têtes et dans nos fêtes. Et il n’a pas attendu M. Pokora pour ça! Pourtant, aujourd’hui comme à son époque, ses tubes restent méprisés (ou en tout cas un peu honteux) pour une part de la population. La star elle-même était tenue à l’écart du milieu. Le mythe a nourri les clichés, les hagiographes et les fans.
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Ce documentaire a l’ambition de la profondeur. Il s’agit de fouiller l’histoire de la légende, sans nécessairement chercher du croustillant, en quête de vérité, de la psyché de l’homme. Pourquoi cette recherche insatiable de gloire, de pouvoir? Quelles sont les racines de la mégalomanie, de la dévotion au travail et du sabotage amoureux? Pourquoi cette irrésistible ascension ne fut-elle pas source de bonheur? Pour cela, il fallait remonter aux débuts. À Cloclo l’Égyptien, fils rejeté d’un père en dégringolade… pour découvrir que sous le costume à paillettes de Citizen Claude tremblait toujours un enfant en quête d’amour. Psychanalyse de roman rose? Cliché ressassé? Heureusement pas, car le travail de François Chaumont et Laurent Portes prend son temps (110 minutes) et appuie son propos d’interviews et archives. Le regard des réalisateurs est bienveillant mais rigoureux. Il n’excuse pas, il décode les blessures. Et délivre son lot d’inédits, même pour les fans. Pour les amateurs de destins balzaciens (également diffusé sur La Trois le 9/2).