
Lion : Saroo phone Home

A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous apprenons le décès de l’actrice Sridevi Kapoor, véritable icône du Bollywood (cinéma indien fait de danses, de chants et de mélos). Ce dernier - le plus important en termes de production cinématographique loin devant Hollywood avec ses 1200 longs métrages par année - reste pourtant très méconnu en Europe et aux Etats-Unis.
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Si Lion n’est pas une production à proprement parler «made in India», il en a en tout cas la couleur locale et des allures de nouveau Slumdog Millionnaire (où un jeune des taudis de Mumbai arrivait en finale de l’émission Qui veut gagner des millions? version indienne), s’attachant à décrire une histoire vraie tout aussi incroyable. Celle de Saroo. Un petit garçon qui à l’âge de cinq ans voit sa vie bouleversée lorsqu’il se retrouve endormi dans un train en attendant son frère. Et quelques heures plus tard, tout seul à plus de 1500 kilomètres de chez lui, au beau milieu d’une Inde belle et hostile. Ce voyage plein de dangers va le conduire tout droit dans un orphelinat, puis chez des adoptants australiens. Bien intégré chez ses nouveaux parents, Saroo n’en sera pas moins rappelé par ses racines et Google Earth deviendra son meilleur ami pour sa quête.
Si cette épopée poignante a des allures de récit sombre à la Dickens et appuie volontiers sur nos glandes lacrymales, Davis se garde bien de virer dans le pathos. Grâce à une photo sublime de cette Inde aux mille couleurs, mais aussi à la figure adorable et déterminée du petit Saroo. On souffre et on espère à ses côtés. Et l’on vit plus tard toujours au plus près de lui ce retour émouvant du fils sous les traits de l’intense Dev Patel (déjà héros de Slumdog…). Aventure palpitante, récit initiatique déchirant, réflexion sensible sur l’identité et la condition des enfants… Lion est tout cela à la fois. Mais c’est surtout un conte moderne beau à en pleurer à voir auprès des siens.