

Nous sommes le 23 avril 1998. Vers 15h, un coup de tonnerre éclate. Marc Dutroux a pris la fuite. Il consultait son dossier au Palais de Justice de Neufchâteau, démenotté, comme il l'avait déjà fait à de nombreuses reprises. Mais ce jour-là il a récupéré l'arme d'un gardien et s'est fait la belle. Dehors, il a forcé un automobiliste à lui laisser sa voiture avant de disparaître. La Belgique se fige, entre incrédulité, colère et panique. Des mères de famille terrifiées se précipitent pour aller chercher leurs enfants à l'école. Dutroux s'est évadé et le cauchemar, forcément, va recommencer. Cela fait près de deux ans que l'ennemi public n° 1 est derrière les barreaux. Les Belges tentent encore d'assimiler l'horreur vécue par ses victimes, de comprendre comment les forces de l'ordre ont pu passer à côté des indices et d'imaginer ce fameux réseau qui a tissé sa toile sur tout le territoire et au-delà. Le pays vit un syndrome de stress post-traumatique collectif.
Nous sommes le 23 avril 1998. Vers 18h30, on apprend que Dutroux a été retrouvé dans la forêt de Chiny, grâce à Stéphane Michaux, un garde forestier qui devient instantanément un héros national. Dans la foulée, Stefaan De Clerck, ministre de la Justice, et Johan Vande Lanotte, ministre de l'Intérieur, donnent leur démission. Le pays va régler ses comptes… Vingt ans plus tard, cette fugue fugitive semble presque anecdotique, même si elle a dynamité nos institutions. RTL-TVI et La Une, dans Devoir d'enquête, le resituent ce soir dans le contexte de l'époque, et nous promettent de nous dire enfin toute la vérité. Avec des images d'archives, des interviews inédites de témoins, et une chronologie détaillée, qui prend, sur RTL-TVI, la forme d'un docu-fiction. Espérons que les deux chaînes viseront davantage la mise en perspective que le réveil de la psychose.