
Zodiac: Serial Fincher

Avec un premier long métrage comme Alien 3 à son actif, David Fincher (Mindhunter) montrait d’emblée une certaine prédilection pour des films qui procurent des frissons. Le cinéaste américain déclarait d’ailleurs à l’époque de la sortie de Seven, en 1996: “J’ai toujours été intéressé par les films qui laissent des traces profondes. Ce que j’aime dans Les dents de la mer, c’est le fait que je n’ai plus jamais été me baigner dans l’océan par la suite!” Avec son récit de serial killer qui planifie ses meurtres en fonction des sept péchés capitaux, Seven a, lui aussi, profondément marqué les esprits et est rapidement devenu culte.
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Pour autant, pas d’enfance traumatisante qui viendrait expliquer ce goût pour les sujets sombres… à un détail près: Fincher a grandi en Californie, “dans un environnement très ensoleillé et assez heureux où on se sentait en sécurité. Sauf peut-être pendant quelques mois où le tueur du Zodiaque sévissait dans les environs et où la police escortait notre bus scolaire”.
Encore un tueur en série, mais bien réel, celui-là: plusieurs meurtres commis entre 1966 et 1978; méfaits dont il se vantait dans des courriers cryptés en narguant la police. Et une énigme toujours irrésolue aujourd’hui. Le fameux L’inspecteur Harry, avec Clint Eastwood, s’en était déjà inspiré en 1971, mais David Fincher, lui, va réexplorer l’affaire en 2007 en retraçant brillamment la quête obsessionnelle de la vérité poursuivie par Robert Graysmith, un dessinateur de presse. Pour les besoins du film, le réalisateur va à son tour faire preuve d’une folle méticulosité, en compulsant des milliers de pages consacrées à l’enquête et en rencontrant des survivants et proches des victimes. Un travail de fourmi qui a débouché sur une évocation magistrale et démontré une nouvelle fois le talent d’un habitué des succès en série.