
Løve : le couple, le vrai

Ils s’aiment, ils se détestent, ils s’agacent. On ne sait plus très bien. Mais ce qui est certain, c’est qu’on adore Gus (Paul Rust) et Mickey (Gillian Jacobs) de la "dramédie" Løve dont la troisième saison (et oh tristesse, la dernière) est sortie il y a dix jours sur Netflix. Après s’être rencontrés dans le shop d’une station-service, après s’être dragués, engueulés et puis réconciliés, les deux trentenaires s’embarquent maintenant pour une relation, une vraie. Celle qui comprend aussi bien le sexe du matin que les embrouilles superficielles du style "Tu m’as refilé tes microbes, t’aurais pu me dire que tu étais malade, salaud". Et c’est ça qui fait tout le charme de Løve que son réalisateur Judd Apatow décrit comme "une comédie romantique réaliste".
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Déjà aux commandes de 40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d’emploi, Crazy Amy et Crashing, le réalisateur est connu pour son humour mordant et sa capacité à briser les tabous. Dans Løve, on parle franchement, ce qui donne des lignes de dialogues jouissives telles que "Je refuse de croire que tous ces connards avec lesquels je suis allé au lycée, qui sont maintenant mariés et qui mettent des photos sur Facebook tous les jours de leurs enfants, ont tout compris, n'est-ce pas ? Ça doit être des conneries" ou encore "Tout le monde dit que la fellation est le nouveau roulage de pelle".
Right now, in our lives, we’re at that part, in a movie, when something cool should start happening, but it’s not.
Moins “trash“, mais toujours dans le même esprit, cette troisième saison est plus sage, plus cool, plus douce. Logique, car ses deux personnages se sont eux aussi assagis. Ils ont pris de la maturité, autant dans leur vie professionnelle que personnelle. Mais arriveront-ils à s’investir dans une relation “sérieuse“ ? C’est là tout l’enjeu de cette dernière saison : happy end ou fin foireuse ? Ce troisième volet permet aussi d’approfondir l’histoire de Bertie (Claudia O’Doherty), la coloc australienne de Mickey, et du couple bancal qu’elle forme avec Randy (Mike Mitchell).
Hoping for love has fucking ruined my life.
Cette façon de raconter les histoires d’amour autrement que dans les comédies à l’eau de rose n’est pas étrangère au monde des séries télévisées. À leurs manières, les shows Lovesick, You’re The Worst, Casual et Man seeking woman en ont également fait leur marque de fabrique. Il semblerait donc que les séries osent s’aventurer sur le terrain miné du foirage total et des frustrations amoureuses à l’aide de personnages complexes et attachants dans leurs maladresses. Des gens comme nous quoi.