

À voir le casting, on se doutait déjà que Nox placerait la barre haut. Parce que pour avoir des acteurs exigeants comme Nathalie Baye, Maïwenn et Malik Zidi sur un plateau, il faut sortir du scénario bien écrit et des personnages complexes. C’est le cas. Et au-delà de nos espérances. Nathalie Baye était si enthousiaste qu’elle a subi une thérapie pour gérer sa claustrophobie. On le comprend. Produite par Canal+, Nox (la nuit, en latin) nous plonge très loin sous le ciel de Paris, dans le décor glauque des bas-fonds, cette ville souterraine à trois niveaux (dont deux réputés inaccessibles), labyrinthe des égouts et des catacombes. Elle s’aventure aussi dans les tréfonds de l’âme humaine et les abysses de la société.
Nox démarre sur l’enlèvement de Julie, flic de 35 ans (Maïwenn). Sa mère, Catherine (Nathalie Baye), policière à la retraite et à la dérive, sacrée bad ass, va s’allier à son couard de coéquipier Raphaël (Malik Zidi) pour tenter, coûte que coûte, de la retrouver. Démarre alors une descente aux enfers dans le ventre de la ville Lumière qui digère des SDF, des immigrants clandestins, des jeunes des banlieues, des pirates informatiques, des usagers du darknet, des monstres.
Il y a de “Ça”, dans ces galeries humides, même si l’inspiration tient plus de Jean-Christophe Grangé que de Stephen King. Dès la scène d’ouverture sur un quai de métro, sombre à souhait, on est happés et l’on sent que l’on n’est pas dans une fiction du dimanche soir, que le suspense va monter et que l’horreur arrive. Il n’y aura pas de saison 2, c’est clair, le drame est une tragédie construite, pas une saga. Un cran au-dessus d’Engrenages, ce polar impose sa french touch, urbaine et sombre, à côté des thrillers naturels glacés scandinaves.