
Mitchum, le mauvais garçon

Que retient-on généralement de Robert Mitchum, hormis le fait qu’il était un grand acteur? Ses airs de bad boy, sûrement, et quelques-unes de ses nombreuses frasques, parmi lesquelles une séance photos sur une plage de la Croisette en plein festival de Cannes, aux côtés d’une starlette dévêtue. Un “incident” qui fera évidemment scandale dans la pudibonde Amérique. Mais la façade de l’homme public cachait un père aimant, et un homme qui dissimulait sa sensibilité sous une apparente désinvolture. Juste après L’aventurier du Rio Grande, Arte propose un excellent portrait du comédien, qui retrace en moins d’une heure le parcours semé d’embûches de ce natif du Connecticut.
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Orphelin de père à 2 ans, il en a 11 quand il doit quitter un foyer qui n’a plus de quoi le nourrir. Entre vagabondage et succession de petits boulots et de combines, Mitchum connaît une jeunesse à la dure. Une école de la vie qui lui donnera rapidement l’envie d’un ancrage familial qu’il trouvera auprès de Dorothy, avec qui il restera marié jusqu’au bout, malgré ses infidélités chroniques. Loin d’occulter ces aspects moins reluisants, le documentaire les met en parallèle avec le touchant témoignage de son fils Christopher, qui nous parle de ce père sensible et aimant. Composé de nombreux extraits de films, d’archives et d’entretiens, cet excellent travail de synthèse permet de mieux connaître ce bon mauvais garçon qu’était l’inoubliable interprète de La nuit du chasseur et de La fille de Ryan.