
Insecure, enfin une bonne série girly

Vous n’avez pas vu la première saison? Pas grave, on se met très vite dans le bain. Ces 8 épisodes de 30 minutes conservent, toujours, le ton de la websérie originelle Issa Rae. Le but est surtout, de l’aveu de sa créatrice elle-même, de montrer que les blacks sont des gens “normaux”. Même si les intrigues se centrent sur deux amies délurées, on n’est ni dans Girls, ni dans Sex & The City. Issa Rae ne cherche pas à incarner une génération… Ni une communauté. Ça ne l’empêche pas de dénoncer les clichés et les obstacles auxquels, encore aujourd’hui, les Afro-Américains n’échappent pas dans la société américaine. On y verra le “black washing”, la passivité des blancs face aux problèmes sociaux, l’agacement face au traitement de la communauté par les médias et le showbiz. Mais avant tout, Insecure est une comédie, même si son sous-texte est éminemment politique.
Insecure est furieusement drôle et le reste cette saison. Cette fois-ci, les épisodes sont envisagés par le prisme d’un des trois personnages principaux. Chacun va vivre à sa façon les “tentations” des réseaux sociaux. Il y aura donc pas mal de sexe, mais toujours justifié. Issa, maladroite, touchante, frustrée, hésitante, drôle, continue ses gaffes. Molly, l’avocate heureuse au boulot malheureuse en amour… l’est toujours. Les femmes sont libres mais en butte au jugement, bien plus que Lawrence – le message féministe passe. L’intrigue, délibérément concentrée sur les héros, rend parfois les personnages secondaires un peu artificiels… C’est le seul regret de cette très bonne série, à l’écriture brillante, qui nous montre un autre visage de l’Amérique.