
Va-t-on voir naître la planète des singes?

Pierre Boulle a beau avoir été un écrivain prolifique avec une bonne vingtaine de romans, il est surtout connu pour deux d’entre eux: Le pont de la rivière Kwaï et La planète des singes. Et pour cause: adaptés au grand écran, ces deux bouquins sont devenus des films-cultes. Un beau paradoxe pour l’auteur, qui disait ne jamais mettre les pieds au cinéma et qui affirma, au sujet du deuxième titre cité: “Je pensais que le roman était impossible à adapter. L’éventualité qu’il devienne un film ne m’a jamais traversé l’esprit.” C’était pourtant un sujet en or qui ne pouvait que séduire un producteur: des astronautes découvrent une lointaine planète fort semblable à la Terre, mais où de grands singes y constituent l’espèce dominante, tandis que les êtres humains sont réduits à l’état animal. L’Américain Arthur P. Jacobs perçoit tout le potentiel d’un tel récit et en achète les droits. La planète des singes, avec Charlton Heston en vedette, débarque sur les écrans en 1968 et fait un carton au box-office. Surfant sur ce succès, cinq films de qualité très variable (suivis d’une série télé) formeront jusqu’en 1974 cette première saga jouant à fond sur les paradoxes temporels.
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Il faudra toutefois attendre un quart de siècle pour que les singes reviennent dans les salles obscures en 2001, avec Tim Burton aux commandes, mais l’essai s’avérera décevant. Finalement, encore une décennie plus tard, la saga simiesque renaîtra enfin de ses cendres avec une nouvelle trilogie brillante qui fera intelligemment table rase du passé, sans dénaturer pour autant l’esprit du matériau de départ. Avec son scénario original et ses effets spéciaux 100 % numériques, La planète des singes: Les origines et ses deux suites redonneront un sacré coup de jeune au concept. Faire des singeries au cinéma peut donc toujours rapporter gros!