
Faut-il réévaluer le dépistage du cancer du sein?

Les avis s’opposent là où on ne s’y attendrait pas. Le dépistage du cancer du sein semblait à raison être entré dans les mœurs, à coup de grandes campagnes de sensibilisation. Et il n’a jamais été question de le remettre en question. Pourtant, ce soir, Reporters a la bonne idée d’interroger son efficacité dans un pays où une femme sur huit contractera un cancer du sein. Les 2.700 nouveaux cas annuels en font le cancer le plus fréquent chez nous. Le dépistage a pour objectif de traquer une éventuelle maladie avant l’apparition des premiers symptômes. Et les résultats sont impressionnants… lorsqu’ils concernent le cancer colorectal ou celui du col de l’utérus. Leur taux de mortalité a fortement chuté depuis l’apparition du dépistage. Mais pas pour ce qui concerne le cancer du sein. Les pays avancés dans le dépistage affichent les mêmes courbes descendantes que les pays au sein desquels la pratique est apparue tardivement .
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Certains médecins vont même jusqu’à estimer que la mise en évidence d’un risque de cancer augmenterait ce risque, certaines tumeurs étant tellement lentes à se développer que sans l’intervention médicale, elles ne se seraient jamais déclarées. Une situation qui met en lumière les dangers du surdiagnostic et du surtraitement permis par le dépistage de masse. 10 % des femmes seront dépistées faussement positif, vivront plusieurs mois, voire plusieurs années, dans un lourd état d’anxiété et devront subir un traitement inutile. Le reportage de ce soir jette le trouble sur une pratique que l’on pensait sûre, efficace et salvatrice et qu’il s’agit de réévaluer, sans pour autant définitivement la condamner. Car à l’image du débat entre femmes durant le reportage, nombreuses d’entre elles préféreront toujours savoir.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire notre article "Cancer du sein: Loulou ou la vie comme avant" dans le dernier numéro de Moustique (29/05/2019).