
Dans la tête d'un zèbre: plongée dans la vie des "hauts potentiels"

Déclarer son enfant HP, précoce ou surdoué, fait souvent lever les yeux au ciel ou soupirer les enseignants. Cette affection que l’on dit “à la mode” existe et ne mérite pas tant d’opprobre. Le documentaire d’Hélène Milano aborde ce sujet par l’humain. En nous montrant ce qu’ils deviennent, ces mômes différents. Ados, jeunes adultes, quadras confient leur rapport à leur différence, comment ils se sont construits avec cette étiquette, comment ils fonctionnent, et surtout comment ils arrivent à vivre avec les autres: les habitudes, les attendus, les complexes aussi. Ce film n’est pas là pour exhiber des monstres, des prodiges, ni faire l’inventaire de génies. Il nous parle de la pression omniprésente de la norme, celle que l’on subit, celle que l’on impose.
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Comment s’intégrer quand on n’a pas les mêmes mécanismes que la plupart? Faut-il se cacher ou rester soi? Autant de questions que posent ces fameux zèbres. Ces adultes “trop intelligents pour être heureux”, qu’a décrits la psychologue Jeanne Siaud Facchin, inventrice du terme, pour remplacer “surdoué” ou “haut potentiel”, dont le sens induit une obligation de réussite oppressante. Le doc le rappelle. Le zèbre est l’animal sauvage que l’homme n’a pas pu domestiquer. Ses rayures camouflage le distinguent dans la savane. Aucun motif n’est identique. Un animal particulier, à apprivoiser.