
Vivons nous dans un monde de vieux?

Le titre se lit sur un air de Patrick Juvet et pose la question à laquelle l’Occident essaie de répondre depuis de nombreuses années: où sont les jeunes? On dit en effet régulièrement que l’Europe meurt de vieillesse. Pourtant, à raison d’une augmentation actuelle de 80 millions de personnes par an, la planète n’a jamais compté autant de jeunes. Quatre Terriens sur dix ont moins de 25 ans. Un paradoxe puisqu’un peu partout dans le monde, le taux de fécondité a fortement diminué depuis le milieu du XXe siècle.
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En attendant de sentir réellement les effets de cette baisse de fécondité, on note une explosion de jeunes dans les pays du Sud. C’est d’ailleurs sur la crainte de les voir débarquer dans nos pays riches que surfent les partis d’extrême droite. À tort, puisque 80 % des migrations se font au sein d’un même continent. L’émission rappelle également à quel point il est compliqué de parier sur l’avenir de l’Afrique, qui dépendra en grande partie de sa capacité à absorber ce boom démographique, faisant de cette jeunesse un immense atout - ou un lourd boulet.
L’habillage et les décors ont changé, mais l’esprit est resté. Dans son nouveau studio, Émilie Aubry ressort les cartes de plus en plus interactives de l’émission imaginée par feu Jean- Christophe Victor. Deux ans et demi après sa disparition, le magazine géopolitique d’Arte est toujours là, ancré dans les habitudes des passionnés. Le mérite en revient à une production capable d’innovations (pas à négliger vu la rigueur du programme) et à une Émilie Aubry extrêmement à l’aise et didactique. Succéder à Jean-Christophe Victor pouvait être un cadeau empoisonné, mais elle maîtrise l’exercice avec une facilité déconcertante depuis le premier jour. On attend impatiemment la rentrée prochaine pour voir ce que Le dessous des cartes nous réserve pour ses trente ans.