
Islande: l’éruption touristique

Le 18 août dernier, une plaque commémorative était inaugurée à l’endroit où se dressait jadis l’Okjökull, au cœur des terres islandaises. Surnommé “OK ”, ce glacier a été officiellement déclaré mort après 700 ans d’existence, le réchauffement climatique ayant entraîné sa fonte intégrale. C’est la première victime du genre au monde, et sa disparition témoigne de la fragilité de la nature face à l’activité humaine… Les glaciers recouvrent toujours aujourd’hui plus de 10% du territoire islandais. Ils sont la source des cours d’eau qui se jettent en puissantes cas- cades par-dessus les rebords des failles venues fracturer les basaltes sombres et durs issus de l’activité sismique. Entre le front des glaciers et la mer, des lagunes peuplées de blocs de glace forment des paysages magiques en constante évolution. L’eau, l’air, la terre et le feu ont façonné la morphologie de l’île volca- nique, située à cheval sur les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Dans ce numéro d’Échappées belles, Jérôme Pitorin découvre un territoire aux paysages aussi époustouflants que variés, et part à la rencontre de ses habitants, expatriés ou natifs, liés par leur amour inconditionnel pour l’Islande et sa nature unique. Malgré un déficit touristique de 16% comparé à l’année dernière (principalement dû au crash en mars dernier de la compagnie aérienne islandaise WOW Air, récemment rachetée), cette nature est aussi aujourd’hui directement menacée par le flux massif de voyageurs (2,3 millions de touristes en 2018 pour une population locale de 350.000 habitants!) dont dépend en grande partie l’économie locale depuis la crise de 2008… Où trouver l’équilibre entre préservation écologique et exploitation touristique? C’est l’énorme challenge auquel doit faire face l’Islande pour les années à venir.