

Kim Heyrman a 11 ans quand elle disparaît avec son petit frère en janvier 1994 à Anvers. On la découvre moins d'un mois plus tard, violée et assassinée. On ne retrouvera jamais Ken, déclaré mort en 2014. Plusieurs suspects ont été envisagés, dont le père du petit garçon. Sa maman, Tinny Mast, faisait partie des parents d'enfants disparus en tête de la Marche blanche, en 1996. 23 ans plus tard elle n'a toujours pas de réponse.
Le 5 septembre 2012, un cycliste s'arrête sur le bord d'une route de Haute-Savoie, dans la commune de Chevaline, auprès d'une voiture qu'il croit accidentée. Il y trouve trois corps criblés de balles. Ceux de Saad Al-Hilli, sa femme et sa mère, des Britanniques d'origine irakienne en vacances. A côté de la voiture, un cycliste, abattu lui aussi, et une fillette blessée. On trouvera une autre petite indemne sous les jambes de sa mère. Elles survivront toutes les deux. Mais l'enquête n'a jamais permis d'envisager un mobile ou un suspect sérieux, ni en Grande-Bretagne ni en France.
En mars 1997, un policier découvre à Cuesmes huit sacs poubelle qui contiennent des restes humains. Ce ne sont que les premiers; il y en aura d'autres abandonnés en rue ou jetés à l'eau dans la région. On a pu identifier cinq victimes, cinq femmes, qui vivaient seules et avaient de 22 à 43 ans. Relancée en 2015, l'enquête n'a jamais abouti, malgré des centaines d'interrogatoires - et un millier de dénonciations. Mais elle est officiellement toujours en cours.
On a cru, en 2018, qu'on allait connaître enfin le fin mot de l'histoire. Trois personnes ont même été inculpées: Murielle Bolle, qui avait jadis dénoncé Bernard Laroche avant de se rétracter, et les grand-oncle et grande-tante de Gregory Villemin, Marcel et Jacqueline Jacob. Mais après un nouveau rétropédalage, chacun est reparti de son côté - la mort du petit garçon jeté en 1986 dans la Vologne n'a jamais abouti qu'à un calamiteux gâchis. Ses parents ont recommencé à vivre, ailleurs, et ont eu depuis deux fils et une fille.
Le meurtre, en avril 1972, d'une jeune fille de 16 ans, Brigitte Dewèvre, connaît une médiatisation jusque là inédite, notamment en télévision. Rapidement, un notaire et sa maîtresse sont suspectés, et l'affaire prend des allures de guerre des classes. Ils seront relâchés faute de preuve. L'affaire est prescrite depuis 2005 mais Daniel Bourdon, un ancien flic, lui a consacré deux livres, en 2017 et 2018, et prétend connaître le nom de l'assassin.
A force d'y voir une histoire rocambolesque digne d'un thriller américain, on oublie parfois que ces fusillades exécutées avec un sang-froid glacial ont fait 28 morts dans les années 82 à 85, et suscité une véritable psychose. Associées à des cambriolages, elles visaient des commerces et des grandes surfaces dans le Brabant mais aussi le Hainaut, le Namurois, la Flandre orientale et même dans le nord de la France. Toutes les hypothèses ont été envisagées, du grand banditisme à une tentative de déstabilisation poilitique. En 2017, un des supects aurait fait une confession à son frère juste avant de mourir. En 2018, le suicide d'un ex-enquêteur a soulevé d'autres questions. Mais on ne sait toujours pas qui a dirigé cette série de crimes – ni pourquoi.
En 2007, Madeleine, une petite Anglaise de 3 ans, est en vacances au Portugal. Un soir, les parents dînent avec des amis, laissant les enfants dans la résidence. A leur retour, Maddie a disparu. Les enquêteurs envisagent un moment la culpabilité des parents... Aucune piste n'aboutit, même au printemps 2019 quand un nouveau suspect est envisagé. Mais les parents de Maddie ne désarment pas. Adaptée à plusieurs reprises, l'affaire a fait cette année l'objet d'un documentaire sur Netflix.