

L’occasion est belle de plonger dans un genre trop réservé aux initiés. Ce soir, c’est la fête au jazz et c’est André Manoukian qui joue les chefs d’orchestre. Enregistré au Casino de Paris, ce concert rassemble les lauréats des Victoires 2019 (pas de surprise, ils ont été annoncés en septembre) et des artistes plus variété, qui flirtent avec la frontière du genre de plus ou moins près. L’occasion de voir sur scène des musiciens hors pair comme Anne Paceo. Gagnante de la catégorie prestige, “artiste 2019”, cette batteuse compositrice, déjà couronnée à deux reprises (révélation jazz en 2011 et artiste de jazz de l’année en 2016), propose des sons qui rassemblent, qui mélangent l’électronique, les claviers, la pop d’Afrique de l’Ouest aux sonorités plus classiques. Son dernier album, “Bright Shadows”, mérite la consécration tant il charme par son côté accessible, lumineux, dansant et énergique.
Cocorico, c’est notre compatriote David Linx qui est couronné dans la section “voix”. Une évidence, tant ses dernières créations 7000 Miles et The Wordsmith manifestent son timbre et l’étendue de sa maîtrise des graves aux aigus voilés. On note également, plus “jazz pur”, la présence de Fidel Fourneyron, tromboniste “victoirisé” comme “artiste qui monte”. Vincent Peirani et Naïssam Jalal, dont les derniers opus ont été respectivement salués d’album “sensation” et “inclassable”, proposeront également leurs titres en live. Tous accompagnés par le groupe de l’année, Le Sacre du Tympan. Et côté people mainstream? Manoukian a bien choisi ses invités. À côté des inévitables Michel Jonasz (photo) et Bernard Lavilliers, on découvrira Clara Luciani, Ben l’Oncle Soul et Christophe Willem, qui teinteront avec justesse leurs notes de bleu. De quoi rafraîchir les playlists.