
"Juge d'un jour", une réussite de RTL

C ’est au Danemark qu’est né le concept de Juge d’un jour: des anonymes se voient présenter une affaire criminelle basée sur un cas authentique. Et avant de con- naître l’issue du vrai procès (en fin d’émission), ils doivent déterminer la peine qu’ils jugent légitime. A priori, l’idée file des sueurs froides, tant les donneurs d’opinion qui se répandent dans les médias ont tendance à soutenir des positions extrêmes. On ima-gine déjà les jurés rugir “Qu’on leur coupe la tête!” et se poursuivre hachette à la main sur le plateau de RTL-TVI. Eh bien non. Menée par Julie Denaeyer, qui ajoute à son expertise judiciaire un nouveau rôle de médiatrice, l’émission se révèle passionnante.
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D’abord parce que Julie Denaeyer justement. Intelligente, fine, la journaliste a la déontologie tatouée sur le front et un parrain de haut niveau, Georges Huercano. Le patron des magazines de la chaîne a toujours su conjuguer l’aspect humain et l’information. C’est encore le cas ici. Au fil de l’émission, on apprend des notions juridiques comme on découvre la difficulté d’établir un jugement sur la base d’éléments qui laissent toujours de la place à la subjectivité. Ensuite parce que nos jurés, Hassan, Guilaine, Catherine, Kevin, Vicky, Halak, Chantal et Carlos, ont été bien choisis. Tous, même les plus affirmés, prennent leur rôle au sérieux, font valoir leurs arguments et s’écoutent. Enfin parce que après une première reconstitution, l’émission amène petit à petit d’autres infos, conclusions d’experts, avis d’avocats, portraits, témoignages… L’opinion, celle des jurés et la nôtre, évolue donc sans arrêt. Jusqu’au moment où chacun doit donner son verdict, où le groupe doit s’entendre sur une sentence qui, dans la vraie vie, changerait la vie d’un être humain. Prenant, surprenant et un peu déstabilisant. Bravo.