
"Main basse sur l'eau", un documentaire choc sur l'or bleu

"L’eau vient du ciel, elle devrait être gratuite. Quand j’entends cela, j’ai envie de dire “Les diamants viennent de la terre, ils ne sont pas gratuits”. Voilà comment les nouveaux “marchands d’eau” se lavent la conscience et les mains. Jérôme Fritel, réalisateur de Goldman Sachs, La banque qui dirige le monde, les interviewe pour exposer leur cynisme au grand jour. Peu leur chaut que cette ressource soit indispensable à la vie ou que l’ONU ait voté en 2010 le “droit à l’eau” (sans les États-Unis, la Grande- Bretagne ou l’Australie!). Au nom des dividendes, aveuglés par le court terme, les businessmen veulent le nouvel or bleu.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Le documentaire démarre dans les années 80. Margaret Thatcher offre l’eau aux industriels, argue que la privatisation est préférable à la nationalisation. Les prix s’envolent et les familles en défaut de paiement se retrouvent avec les robinets coupés. On voit des vieilles dames transporter des bidons apportés par des ONG. Et des cols blancs se frotter le ventre. Arrivent les fonds de placements, fonds spéculatifs et banques, qui investissent des milliards d’euros et sont bien décidés à se gaver pendant que le dérèglement climatique est à l’œuvre. L’élixir de vie se raréfie. Les épisodes de sécheresse s’enchaînent.
En route vers l’Australie où l’eau est aux mains des marchés. L’auteur souligne: “Les Australiens inaugurent la vie du monde de demain sur cette terre desséchée”. Il rencontre les éleveurs aux abois dans des prés devenus déserts, suivant heure par heure le cours du précieux liquide pour abreuver le bétail. Les financiers pré- tendent même que leurs tarifs prohibitifs incitent à économiser la ressource. Les géants de l’agriculture prospèrent. La résistance lève la voix. Mais les associations, les scientifiques ne font pas le poids face à l’argent roi. Une douche glacée.