
Dix choses à savoir sur le prochain Top chef

L'année passée, Top chef a fêté sa dixième édition en grandes pompes. Avec des épreuves spectaculaires, des Meilleurs Ouvriers de France comme s'il en pleuvait et plus d'étoiles qu'à Hollywood. Les audiences étaient elles aussi à la fête, en France comme en Belgique. Du coup, pour éviter l'effet gueule de bois avec la saison 11, il fallait que la production rebondisse et fasse preuve d'imagination. Bonne nouvelle, elle y est arrivée. La qualité des chefs et des nouveaux candidats fait le reste. Voici dix choses à savoir qui vous mettront en appétit sans vous spoiler.
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Jean-François Piège est rentré chez lui
Il faisait partie du jury historique de Top chef, avec Thierry Marx, Christian Constant et Ghislaine Arabian, et après dix ans de service, il a rendu son tablier. Tant mieux. Au-delà de ses impressionnantes qualités de chef (son Grand restaurant parisien a deux étoiles et 19/20 au Gault et Millau), il a vite dénoté aux côtés de Michel Sarran, Philippe Etchebest et Hélène Darroze, très complices et moins austères. Il y a quelques années, Piège a vertement remis à sa place un candidat qui portait des baskets. Depuis, la dégaine de ses acolytes et des chefs invités le fait passer pour un vieux coincé. Et lorsqu'il a participé au combat des chefs l'année passée, aucun de ses candidats de départ n'a atteint la finale. Dur pour l'égo.
Son remplaçant est parfait
Paul Pairet est une pointure, désigné Meilleur restaurateur au monde en 2018. Ce Montpelliérain aux faux airs de Manu Katché travaille à Shanghai où il dirige trois restaurants, dont Ultraviolet. Un trois étoiles hors norme, où dix convives, conduits par le seul taximan qui connaisse l'adresse du lieu, découvrent un menu de 20 plats, présentés dans une ambiance qui mêle images, sonorités et parfums. On l'a découvert dans Top chef la saison passée, lorsqu'il a soumis les candidats à un défi de taille: réaliser deux assiettes identiques en apparence, l'une salée, l'autre sucrée. Cool, sympathique, empathique, il a la poésie des grands créatifs et beaucoup de complicité avec les membres de sa brigade.
Certains étoilés sont barrés
La saison 11 suit une triple thématique: l'excellence, comme d'hab, l'écoresponsabilité, mise en avant chaque année, et la créativité. Du coup, l'émission puise dans d'autres viviers pour choisir ses invités. En plus des habitués (que serait Top chef sans les tacles incendiaires de Yannick Aléno?), on va voir débarquer des chefs multi-étoilés très imaginatifs comme le Breton Glenn Viel, qui s'est fait une spécialité des modes de cuisson à l'étouffée, dans la cire ou le béton par exemple, Sébastien Vauxion, qui ne fait que des desserts, en entrée, en plat, en fromage et dessert, Laurent Petit, qui met les légumes au centre de l'assiette avec le poisson en accompagnement ou Eric Fréchon, qui travaille les ingrédients brûlés dans des plats gastronomiques.
Top chef sort des frontières
Pour la première fois, l'émission offre de la place à des cuisiniers étrangers. Pas des candidats qui ont quitté leur pays pour s'installer en France, pas des Français qui travaillent à l'étranger, ni même des Belges ou des Suisses, considérés comme des cousins proches. Mais le plus jeune cuisinier étoilé d'Espagne, David Munoz, 40 ans, trois étoiles, un look de rocker et trois restaurants à Madrid. Et Gaggan Anand, Indien pendjabi, sacré meilleur chef d'Asie pendant 4 ans, qui développe sa cuisine progressive à Bangkok. Ces deux électrons libres créent de nouveaux modes de dégustation, dans le creux de la main ou en léchant son assiette notamment.
L'émission accueille un comptable
Il a 28 ans et une passion pour la cuisine qu'il a testée dans Objectif Top chef, ouvert cette année aux amateurs. Surnommé le «sanglier des Ardennes» par Philippe Etchebest qui s'y connaît en personnages solides et décidés, Gratien Leroy a remporté l'épreuve et intègre le concours. Ce n'est pas la première fois qu'un amateur affronte les jeunes cuisiniers professionnels dans Top chef. Il y a eu Grégory Guilleron, repéré par M6 dans Un diner presque parfait, lors de la première saison (il travaillait par ailleurs dans la communication autour de la gastronomie), et Ruben Sarfati, un autodidacte de 18 ans qui a laissé tomber ses études pour la cuisine. Gratien, lui, est le premier à participer à Top chef dans le cadre d'un changement de carrière puisqu'il est toujours employé comme comptable, le temps d'assurer son remplacement.
Deux candidats sont belges
Et on ne sait rien d'eux ou presque, si ce n'est que ce sont deux garçons, que l'un s'appelle Maxime et l'autre Mallory. On ne sait même pas s'ils passent l'étape cruciale où les chefs choisissent les membres de leur nouvelle brigade, laissant trois concurrents pleins d'espoir sur le carreau. Et même si on savait, on ne vous dirait rien. Il est déjà assez pénible de se faire spoiler sur Internet parce que l'émission, présentée le lundi chez nous, est diffusée en France le mercredi précédent. On ne va pas en plus vous gâcher la surprise.
Yann Arthus-Bertrand s'en mêle
On ne rigole pas avec le gaspillage. Chaque année, les chefs vérifient que les candidats observent les consignes (utiliser la plus grande partie du produit, ne rien jeter inutilement, etc.). Des épreuves sont imaginées autour des épluchures, ou des restes du grigo,. Et tous les produits bruts qui ne sont pas utilisés, soit 7,5 tonnes par an, sont remis à la Croix-Rouge). Mais pour marquer un peu plus l'empreinte écoresponsable de l'émission, Top chef s'associe cette année à GoodPlanet, la fondation de Yann Arthus-Bertrand. Le photographe va lui-même superviser l'épreuve anti-gaspillage de la saison 11 avec des enfants, ces juges irréductibles et très sensibles à l'écologie – même s'ils ne raffolent pas toujours des brocolis. Cet épisode, ainsi que l'émission de deuxième partie de soirée hebdomadaire, seront tournés dans les bâtiments de la Fondation.
Des plateaux au Michelin
Beaucoup d'ex-candidats de l'émission gagné leur macaron depuis qu'ils ont repris les chemin des cuisines. Impossible de les citer tous, d'autant que certains, comme Florent Ladeyn (finaliste de la saison 4), qui dirige trois restaurants dans la région de Lille, à la fois, bio, éthiques et très écoresponsables, ont obtenu puis perdu une étoile. Stéphanie Le Quellec (gagnante de la 2e édition), elle, en a même carrément gagné, perdu et retrouvé deux! D'autres ont quitté le restaurant qui leur a valu leur macaron. Mais en vrac, on peut citer par exemple les Belges Alexandre Dionisio (S1) et Julien Wauthier (S8), Guillaume Sanchez (S8), Ludovic Turac (S2), Naoëlle d'Hainaut (S4), ou fraîchement étoilés pour la première fois dans l'édition 2020: Tabata Mey (S3), Kelly Rangama (S8) et Adrien Descouls (S9).
Deux émissions pour le prix d'une
Depuis plusieurs années, l'épisode classique est suivi d'une émission complémentaire, centrée généralement sur les coulisses ou les chefs invités. Pas cette fois. Top chef, qui sublimera les produits de nos régions? (essayez de dire le titre 10 fois très vite) poursuit la thématique de l'écoresponsabilité et de l'excellence jusqu'au terroir, avec la présentation de produits locaux par des agriculteurs ou des éleveurs. Mais comme ce genre de projet vertueusement didactique est ennuyeux comme la pluie, l'émission prend la forme d'une autre compétition, entre d'anciens candidats de l'émission qu'on est ravis de revoir. Ils devront, à partir du produit du jour, réaliser un plat exceptionnel, et seront départagés par le critique gastronomique François-Régis Baudry. Au menu: des vainqueurs, comme Pierre Augé et Xavier Pincemin, mais aussi des candidats marquants comme Victor Mercier (saison 9), Thibault Sombardier (saison 5), Merouan Bounekraf (saison 10) ou Camille Maury, gagnante d'Objectif Top chef 2018.
Cadeau bonus
Quoi, encore?! Oui! L'émission télé connaît cette année un prolongement sur RTL Play: A la table des Top chef. C'est la deuxième édition pour la France, où elle est diffusée sur la plateforme 6ter, mais la première pour nous. Plus classique, cette série va offrir à 10 anciens candidats (dont le nombre croît évidemment de saison en saison), l'occasion de nous ouvrir les portes de leur restaurant, de parler de lui, d'eux, de leur cuisine et de leurs plats signatures. Il s'agit de Samuel Albert, qui travaillait à l'ambassade de Belgique et a remporté l'édition 2019, Jérémie Izarn (S8), Coline Foulquier (S7), Naoëlle d'Hainaut (S4), Victor Mercier (S9), Ludovic Turac (S2), Jean-Edern Hurstel (S8), Guillaume Pape (S10), Guillaume Sanchez (S8), et Xavier Pincemin (S7).