
Mauvaise mère, un téléfilm poignant

La réalisatrice Adeline Darraux a choisi d’adapter le roman poignant de Judith Norman, auteure de Mauvaise mère: les blessures de l’adoption, paru en 2016. À travers la révolte adolescente d’une jeune fille, cette maman évoque un cas particulier - le sien - où l’adoption vire au cauchemar. La fiction relate l’histoire de Mina, un bébé d’origine éthiopienne que Lionel et Judith ont adopté à sa naissance. Ils sont déjà parents d’une fille biologique, Élise (Sophie Breyer, aperçue dans la série belge La trêve - à gauche), et le couple semble uni. Le monde s’écroule lorsque Mina, 13 ans, bascule dans une forme extrême de violence. Face au traumatisme de l’abandon, l’adolescente devient agressive, fugue et rejette complètement ses parents. Toute la famille doit se remettre en question face à cette spirale destructrice. Parfois, l’amour et la bienveillance ne suffisent plus.
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Cette année, à la 22e édition du Festival des créations télévisuelles de Luchon, le téléfilm de 90 minutes adapté d’une histoire vraie a été récompensé en tant que meilleure fiction unitaire. Jessyrielle Massengo, qui interprète Mina et dont c’était la première expérience devant une caméra, a remporté le Prix de l’espoir féminin. Barbara Schulz, très active en télévision, interprète cette mère adoptive rejetée par sa fille. Le couple qu’elle forme ici avec Thierry Godard (Engrenages) prouve au fil de cette histoire vraie qu’adopter, ce n’est pas qu’une affaire de paperasse. On touche à l’humain avant tout. France 3 confirme encore une fois son intérêt pour les sujets délicats, voire tabous, traités à l’écran. Adeline Darraux, apparemment très attachée au thème maternel, a par la suite réalisé Une mère sous influence avec Caroline Anglade et Julie de Bona. Le film est lui aussi adapté d’un roman, le polar éponyme de Patricia MacDonald. - J.P.