
Run, saison inédite

La proposition de départ est pour le moins séduisante. Et répond à un fantasme que plus d’un a nourri. Et si, sur un coup de tête, on plaquait tout pour vivre sans compter? C’est la décision presque irréfléchie que font Ruby Richardson (Merritt Wever, Nurse Jackie - photo) et Billy Johnson (Domhnall Gleeson, Star Wars: L’ascension de Skywalker). Les deux héros de Run, nouvelle série HBO saupoudrée d’humour noir. Alors qu’ils n’avaient pas encore entamé leur vie d’adulte, ces deux anciens amants s’étaient promis de tout lâcher si l’un d’eux envoyait un simple texto à l’autre, avec l’indication “Run” (traduisez par “Cours”). Et voilà que, une quinzaine d’années plus tard, Billy se décide à franchir le pas et à contacter son amour de jeunesse. Un ex-flirt qui va réagir instantanément et conférer ainsi l’impulsion à ce qui s’apparente, en quelque sorte, à un road-movie initiatique dans lequel ces deux-là vont chercher à se raccrocher à leur passion d’alors, tout en appréhendant la façon dont la vie les a impactés. L’idée de cette fiction est née d’une habitude partagée entre Vicky Jones, la créatrice de Run, et l’une de ses proches amies, Phoebe Waller-Bridge (connue pour avoir donné naissance au succès britannique Fleabag, et ici, l’une des productrices exécutives). Les complices avaient en effet pour coutume de se susurrer à l’oreille le mot “run” quand elles se trouvaient dans des situations désagréables. “C’était une manière de nous souvenir que nous avions toujours le choix”, souligne Vicky Jones, qui n’hésite pas à soumettre des dilemmes à ses personnages. Mais attention, mieux vaut ne pas se focaliser uniquement sur l’approche romantique. Et ce quand bien même certaines séquences sont parfois crues (dans le pilote, les protagonistes sont obligés de se masturber séparément dans les toilettes d’un train pour se libérer de la tension sexuelle qui règne entre eux!). Car Run dévoile, au fur et à mesure des épisodes, un autre visage, plus ancré dans le suspense. Au risque, en ne respectant pas la promesse initiale, relativement “comique”, de perdre des téléspectateurs.
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