

Franck est un professeur de judo vif, passionné et joyeux. Cécile, plus discrète, est très amoureuse de cet homme. Il va lui permettre d'accomplir son rêve: avoir un premier enfant. À la naissance de Sarah, les jeunes parents apprennent qu'elle est atteinte de trisomie 21. Le père est atterré. Il ne parvient pas à gérer cette annonce. Pour la maman, c'est l'inconnu mais rien n'est grave. Très vite, elle n'aura pas d'autres choix que de rebondir face à la réaction désemparée de son conjoint. Quitte à mettre de côté ses émotions, son ego et sa vie de femme.
Débute alors un long cheminement vers l'acceptation de la différence. Face à l'inattendu, on agit tous différemment. Franck, envahi par la peur et les doutes, choisit la fuite. Cécile saisit la difficulté à bras-le-corps et assume seule le suivi médical. L'épreuve les sépare et le couple éclate. Finalement, chacun va revenir à l'essentiel: l'amour. Celui d'un père ou d'une mère pour son enfant.
Loin d'être une tirade larmoyante, cette fiction touchante est porteuse d'un message fort. Avec l'arrivée d'un enfant trisomique, on doit faire le deuil de l'image idéale que la société moderne renvoie de la famille. Il s'agit alors d'apprendre à accepter l'imperfection tout en la valorisant. Le téléfilm, en décrivant un événement à travers ses difficultés et ses joies, permet de mieux comprendre ce qu'est le handicap. La réalisatrice, Stéphanie Pillonca-Kervern, n'a pas failli dans son souci du réalisme et de tendresse. Apprendre à t'aimer a d'ailleurs reçu le prix coup de cœur au festival de Luchon en 2020. Ary Abittan s'éloigne enfin du registre comique et surprend avec une prestation tout en finesse. Julie de Bona confirme une nouvelle fois son excellence. Et la petite Naomi Joy, qui incarne Sarah, se révèle en héroïne lumineuse.