Proxima, une femme à la conquête de son espace

Ce soir, Betv diffuse Proxima. Ou quand la science-fiction laisse la place à un magnifique portrait de femme habité avec intensité par Eva Green.

Proxima Prod

Proxima. Un nom qui sonne comme proche. Et pourtant, combien d’efforts physiques et intellectuels, de sacrifices, d’espoirs, d’engagement personnel, de souffrance, de patience et parfois de joie habitent ce centre d’entraînement ultra-perfectionné qui prépare à des voyages dans l’espace.

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C’est cet univers confiné, concurrentiel et particulièrement machiste où le lâcher-prise est vu comme l’ennemi, que Sarah, astronaute française, s’apprête à investir avec quelques rares élus en vue d’une mission pour Mars, son rêve. Mais aussi sa douleur. Car mère de famille séparée, la jeune femme doit s’apprêter également au plus dur des combats pour y accéder: la séparation, pendant un an, avec sa petite fille de 8 ans, Stella.

Parmi la pléthore de films à nous faire voyager dans les étoiles ces dernières années (Ad Astra, First Man, Life, origine inconnue, Seul sur Mars, Interstellar, Gravity…) - un peu comme si scénaristes et réalisateurs avaient pressenti notre vie de confinés forcés en 2020 -, Proxima fait figure d’ovni. Certes, la réalisatrice de Mustang nous ouvre les portes d’un endroit inaccessible de manière très documentée (avec l’apparition, comme gage de sérieux, de l’astronaute Thomas Pesquet), avec ses machines incroyables avec lesquelles l’humain fait corps, la peau en sueur dans des efforts physiques terrifiants. Certes, l’espace y est à portée de main. Mais le film repose surtout sur une histoire paradoxalement terre à terre, centrée sur deux étoiles, une mère (sublime Eva Green, à mille lieues de ses personnages décalés, dans le plus beau rôle de sa vie: une femme, normale, avec ses fêlures, ses doutes, ses rêves) et sa fille. Relation faite d’espoir, de douleur, de tristesse, de joie, d’orages et d’amour fou, surtout.

L’air de rien, Alice Winocour ne quitte pas des yeux son programme: entre l’intime et le spectaculaire, c’est une magnifique ode aux mères isolées et “invisibilisées” par la société contemporaine que la réalisatrice nous livre. Un film en forme de mot d’amour à celles qui doivent souffrir deux fois plus que les hommes pour être “belles” ou plus simplement des humaines à plein temps.

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