
Qui était Charles Bronson?

Diffusion le 6 décembre à 23h35 sur Arte
La lecture de votre article continue ci-dessous
“Je ne suis pas Monsieur Tout-le-monde, je n’ai pas l’air d’une mauviette. -Et comment gagnez-vous votre vie? -Je tabasse des gens!” Si ce dialogue est tiré d’un des films du comédien, il fait pourtant écho à une de ses interviews: “Dans la vie, je peux parfois être un vrai salaud. Je ne dis pas que je triche ou que je vole, mais je suis dur avec les gens”.
Cette carapace d’homme à la fois viril, taiseux et expéditif, Bronson se l’est forgée au cours d’une lente ascension. Onzième enfant d’une famille d’origine lituanienne, Charles Buchinsky n’a pas franchement le profil d’un futur comédien. Tout jeune, il multiplie les boulots éprouvants: il bosse dans une mine de charbon, porte des carcasses de viande pour des réfectoires, empile des pneus dans un entrepôt, se fait aide-maçon et est finalement enrôlé dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale. De quoi développer une solide carrure qui lui servira plus tard, quand il décide un peu par hasard de devenir acteur.
Son physique baraqué, avec un visage qui paraît sculpté dans la pierre, lui permet de décrocher assez rapidement des petits rôles sous son vrai nom. Avant d’opter pour un pseudonyme, qu’il choisit en passant devant la Bronson Avenue à Los Angeles, parce que ça sonne bien. Au générique de quelques grands classiques du 7e Art - dont La grande évasion qu’Arte diffuse ce dimanche - le comédien devient une star internationale… dont l’immense popularité peine paradoxalement à émerger dans son propre pays. C’est avec le très sulfureux et controversé Un justicier dans la ville que Bronson remporte enfin un succès colossal aux États-Unis. Pour finir, tout aussi paradoxalement, par s’enfermer dans ce rôle stéréotypé de vengeur urbain froid et implacable, avant de partir pour une dernière grande évasion, en 2003, à 81 ans.