

Il polarise et divise, même au sein de ses collègues du milieu judiciaire. Et pourtant, c’est bien Éric Dupond-Moretti qui a été choisi comme nouveau garde des Sceaux par Emmanuel Macron en juillet dernier. Un profil bien différent de celle qui tenait jusque-là le poste, Nicole Belloubet, inconnue du grand public avant son arrivée au gouvernement français.
Lui est au contraire la star des affaires judiciaires grâce à son travail d’avocat dans les procès les plus célèbres: affaires Outreau, Cahuzac, Balkany, Merah… On ne compte plus ses faits d’armes qui ne sont pas étrangers à sa position actuelle. Mais au fond, qui se cache derrière celui qui était surnommé “l’Acquittator”? C’est ce qu’a voulu découvrir le nouveau numéro de Complément d’enquête.
Pour ce faire, deux journalistes ont retracé tout son parcours, en commençant par le début, une enfance que rien ne prédestinait à un tel destin. Car Éric Dupond-Moretti a grandi dans la région industrielle de Maubeuge, au sein d’une famille sans juristes, avec un père ouvrier métallurgiste et une mère femme de ménage d’origine italienne. Mais bien décidé à gravir les échelons, il se montre tenace jusqu’à atteindre le succès qu’on lui connaît aujourd’hui. Une véritable success-story qui n’est pourtant pas sans reproches.
C’est ce que montre France 2 en expliquant la méthode d’Éric Dupond-Moretti pour “bordéliser l’audience” , c’est que cette tactique marche mais lui taille aussi une réputation sulfureuse. C’est ce que l’on voit ici avec les magistrats et les avocats qui ont eu le malheur de croiser son chemin. Complément d’enquête livre donc un portrait contrasté et intéressant, ne serait-ce que pour mieux saisir la personnalité de celui qui tient l’un des postes les plus importants du gouvernement français. Mais cela permet aussi de comprendre les enjeux d’une nomination “star”, un peu comme avec Nicolas Hulot, bien que le style soit bien différent.