
Nuremberg, des images pour l'histoire

Diffusion le mercredi 13 à 22h50 sur Arte
Lorsque la décision est prise de juger 24 dignitaires du IIIe Reich par un tribunal international, la collecte des preuves commence. Et très vite, les autorités comprennent l’intérêt de retrouver des films tournés par les Allemands eux-mêmes (qui ne pourront pas être taxés de manipulations par la défense). Dès lors, les autorités militaires chargent l’OSS (Office of Strategic Service) et son chef, John Ford, de réunir un maximum de sources. Deux jeunes soldats, les frères Budd (photo) et Stuart Schulberg, sont chargés de la récolte. Le documentaire de ce soir commence par nous les montrer à l’œuvre. Aux États-Unis, ils scrutent Le triomphe de la volonté et interrogent Leni Riefenstahl, sa réalisatrice, pour identifier les personnages en présence. En Allemagne, ensuite, en été 1945, ils fouillent, partout, lancés dans une course contre la montre, alors que les derniers nazis font disparaître les traces (on les voit arriver trop tard dans une mine de sel, en flammes, ou un dépôt, lui aussi dévasté par un incendie).
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Tout ce travail n’a pas été vain. On le comprend lorsque le tournant arrive avec le début du procès le 20 novembre. On voit comment les images des camps, ou de la liquidation du ghetto de Varsovie, ont marqué les audiences de façon durable. Marqué l’histoire aussi. Comme le rappellent les spécialistes interviewés: la plupart des documentaires réalisés ensuite sur le sujet ont puisé dans ce matériel aussi atroce qu’exceptionnel. Ensuite, on verra comment le plus jeune des deux frères, Stuart, a été chargé de filmer le procès jusqu’au verdict en 1946… et pourquoi son film, arrivé trop tard, en plein début de guerre froide, n’a jamais été montré en salles aux États-Unis. Un documentaire passionnant mais pointu, qui aurait mérité une heure de plus pour développer et expliciter son sujet.