Le fléau de la violence conjugale

Doc Shot braque ses projecteurs sur les féminicides au sein du couple, qui touchent 146 femmes chaque année.

Doc Shot RTBF
Diffusion le 4 février à 22h10 sur La Une

Sindy avait 34 ans et était enceinte de son sixième enfant. Un matin de septembre 2017, sur le quai de la gare de Noyon, son conjoint Alain a pointé un pistolet automatique sur elle et trois de ses enfants. Il l’a ensuite retourné contre lui. Seul un des enfants a pu échapper à la mort. Plus tard, on a appris que Sindy venait d’annoncer à Alain sa volonté de le quitter. Avant son départ pour la gare, elle a fait appel aux gendarmes alors que son compagnon effectuait un footing. Ceux-ci se sont rendus sur place, ont notamment interrogé les enfants, mais n’ont pas senti de danger particulier. Ils n’ont donc pas mis en place de mesures de protection. Sindy s’est alors réfugiée chez ses voisins, qui ont proposé de la conduire avec ses enfants à la gare. En deux trajets, parce que leur voiture était trop petite. Le drame s’est déroulé entre les deux voyages.

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220.000 femmes sont touchées chaque année par la violence conjugale en France. En 2019, 173 homicides au sein du couple ont été recensés par le Ministre de l’Intérieur français. 84% des victimes étaient des femmes, tuées par leur mari, leur conjoint ou leur ex-compagnon. La réalisatrice Aurélia Braud cherche à pénétrer cette prison qui fut celle des victimes et tente de mettre des mots là où il n’y avait bien souvent que des silences.

Le documentaire retrace la vie de trois femmes : Sindy, Michèle et Dorothée. Il donne la parole à des amis, des acteurs de l’école ou des membres de la famille dont les témoignages permettent d’en savoir – un peu – plus sur les circonstances de ces drames. “J’ai l’impression de ne pas avoir tout fait”, confie ainsi un voisin d’une victime. “J’ai l’impression que j’aurais pu voir certaines choses alors que je ne les ai pas vues.” Un documentaire engagé qui souligne l’importance de prendre au sérieux chacun des appels à l’aide, qu’ils soient adressés à un proche, un voisin ou la police. 

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