
Charles Trenet, l'enchanteur

Diffusion le 19 février à 21h05 sur France 3
Ouf, si vous avez raté sa diffusion, le 12 février sur La Une, France 3 vous permet de rattraper ce documentaire pudique et élégant consacré à celui qui fut le Fou chantant mais surtout l’enchanteur de la chanson française. On va nous raconter l’auteur de Douce France sur un air de poésie, avec des mots aussi justes que joliment dits.
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Le matériau qui compose ces deux heures de biographie impressionne. Les images de toutes les époques s’enchaînent: archives, colorisées ou pas, photos de coulisses, scènes de concert, des cabarets au Printemps de Bourges, émissions télé, rencontres, reportages. On découvre les mille visages de cette bouille ronde, au chapeau mou perché coquettement à l’arrière de la tête (“pour l’allonger” et par opposition à Maurice Chevalier, apprendra-t-on au hasard d’une interview).
Ce qui frappe dans le film, c’est évidemment une carrière marquée par les triomphes et les tubes, mais c’est aussi le portrait de la psyché de l’artiste. On découvre un homme en proie aux doutes, mélancolique, qui manque de confiance en lui. Un petit garçon de sept ans blessé par la séparation de ses parents, qui craint qu’on l’abandonne et cherche désespérément à être aimé. Un fils à maman, aussi, tendre et sensible. Un écrivain qui ne sait pas qui il est et se cherche, en posant des mots légers sur des notes ailées.
La vie de Charles Trenet est un chemin joyeux. Mais c’est du travail que d’être heureux. Le chanteur du bonheur militait d’ailleurs pour qu’il soit enseigné à l’école. “Pour supporter la vie, il faut faire l’apprentissage du bonheur”, disait-il. Une jolie leçon d’un lutin “tombé du ciel, par un destin providentiel”, que ces deux heures nous apprennent à mieux connaître, loin des clichés et des sombres rumeurs, dans sa vérité intime et complexe.